Maroc-CCG : Un contexte favorable pour amorcer un nouveau virage stratégique dans le rapprochement économique entre les deux parties

Rabat, 20/04/2016 (MAP) – Jamais le contexte n’a été aussi favorable pour amorcer un nouveau virage stratégique dans le processus de rapprochement multidimensionnel entre les six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et le Maroc, un pays qui se confirme de plus en plus comme un hub économique et carrefour d’entre les continents. Il faut dire que la coopération économique et financière entre le Maroc et les pays du Golfe aura complètement changé de visage en une décennie et le processus n’est pas près de s’arrêter, à la faveur du partenariat stratégique 2012-2017. L’économie marocaine a atteint aujourd’hui et plus que jamais un stade de maturité et de développement avancé. Le Royaume a ainsi réussi avec brio son processus de décollage économique grâce aux efforts déployés pour promouvoir une économie stable et inclusive et une société plus ouverte, à travers l’adoption d’un ensemble de réformes structurelles; et institutionnelles, à partir de la décennie 2000, visant particulièrement l’amélioration des performances des facteurs de production, l’adoption d’une nouvelle constitution, le renforcement des principes de bonne gouvernance, la densification et la modernisation du réseau d’infrastructures, ainsi que le développement de l’investissement privé. Encouragés par ces facteurs, les investisseurs des pays du CCG ne cachent plus leur ambition de tisser des partenariats avec le Maroc, attirés par des investissements en masse, des intérêts communs qui vont grandissant, des accords multiples signés avec le Maroc et une manne financière de cinq milliards de dollars en faveur du Royaume. Selon le rapport économique et financier 2016, accompagnant le projet de loi de Finances 2016, le volume global des investissements au Maroc provenant des pays du golfe a atteint, au cours des 10 dernières années, 5 milliards de dollars dont 2,5 milliards de dollars en cours de réalisation, outre la contribution des Fonds du CCG à des projets dans l’agriculture, le tourisme, l’immobilier et la construction. En plus, les échanges commerciaux entre le Maroc et les pays du CCG ont augmenté de 11 pc en moyenne annuelle pour atteindre 28,6 milliards de dirhams (MDH) en 2014, représentant 4,9 pc des échanges totaux du Maroc contre 3,6 pc en 2000. L’Arabie Saoudite est le premier client du Maroc dans la région du Golfe, avec environ 920 MDH, soit 52,4 pc du total régional, suivie des Emirats Arabes Unis (EAU), avec 589 MDH et une part de 33,5 pc. Ainsi, les flux entrants d’IDE en provenance du CCG ont atteint 10,2 MMDH en 2014, marquant une hausse de 82 pc par rapport à 2013. Leur part dans l’ensemble des IDE entrants au Maroc est ainsi passée à 28 pc en 2014 contre 14 pc en 2013. Entre 2006 et 2014, les IDE en provenance des pays du Golfe ont cumulé près de 57 MMDH, représentant 19 pc des IDE totaux à destination du Maroc durant la même période. Ces investissements sont essentiellement originaires des EAU (44 pc des flux reçus du CCG en 2006-2014) et de l’Arabie Saoudite (38 pc) et sont notamment destinés aux secteurs du tourisme, de l’immobilier et de l’énergie. Ces chiffres, qui ne cessent d’augmenter, traduisent la volonté des deux parties d’aller de l’avant dans leur partenariat économique tirant profit de leurs potentiels et des perspectives prometteuses offertes pour développer davantage les liens de coopération économique. Dans cette perspective, la Fédération des Chambres du CCG s’attend à ce que les investissements du Golfe au Maroc dépassent les 120 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années, notamment dans les secteurs de l’industrie, du tourisme, de l’agriculture et de l’énergie, au moment où ces investissements ont progressé de 24 pc en 2012 par rapport à 2011.

Outre les hydrocarbures et les télécoms, le tourisme et l’immobilier sont les deux autres secteurs qui attirent les fonds des pays du Golfe, notamment avec les émiratis Al Qudra Holding, le qatari Diar Real Estate Investment Company, le fonds bahreïni Gulf Finance House (GFH) et le groupe koweïtien Aref Investment. Les investissements directs moyen-orientaux ont touché récemment de nouveaux secteurs tels l’agriculture, le transport aérien ou encore la santé. Cela fait ainsi plusieurs années qu’Air Arabia Maroc, joint-venture créée par des privés marocains (Groupe Bensalah et Financecom) et l’émirati Air Arabia Group, opère dans le Royaume. Sans oublier les autres compagnies moyen-orientales qui desservent le pays comme Emirates, Qatar Airways ou Etihad Airways. Pour des experts, le Maroc gagnerait aujourd’hui à réorienter l’investissement des pays du CCG vers d’autres secteurs porteurs et à fort potentiel, tels l’agroalimentaire, l’automobile ou encore les nouvelles technologies. Le Maroc gagnerait aussi en favorisant les conditions idoines facilitant un meilleur positionnement du secteur privé marocain lui permettant de s’introduire dans les marchés du CCG et du Moyen-Orient, forts de près de 49 millions d’habitants. (MAP)

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