SM le Roi : Administrations et services publics accusent de nombreuses carences en termes de performance et de prestations fournies aux citoyens

Les administrations et les services publics accusent de nombreuses carences relatives à la faible performance et à la qualité des prestations qu’ils fournissent aux citoyens, a souligné Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

»Ils pâtissent également de la pléthore des effectifs, du manque de compétence et de l’absence du sens des responsabilités chez de nombreux fonctionnaires. L’Administration souffre essentiellement d’une culture ancienne chez la majorité des Marocains. Elle représente, pour beaucoup d’entre eux, un abri qui leur garantit un salaire mensuel, sans avoir à rendre compte de leur performance», a précisé le Souverain dans un discours devant les membres des deux Chambres du Parlement, à l’ouverture vendredi de la première session de la première année législative de la 10ème législature.

La raison d’être des institutions étant de servir le citoyen, lui permettre de régler ses affaires, lui rendre des prestations de base plus proches et de simplifier les procédures, une mission noble qui ne doit souffrir ni laisser-aller ni procrastination, a dit SM le Roi, faisant observer que l’efficacité administrative est un critère à l’aune duquel se mesure le progrès des nations.

Qualifiant de »véritable parcours du combattant» les difficultés que le citoyen rencontre dans son rapport avec l’Administration en termes d’accueil, de communication et de traitement des dossiers et des documents, le Discours royal relève que l’accès à la fonction publique doit être basé sur la compétence, le mérite et l’égalité des chances, d’autant plus que »le citoyen a le droit de recevoir des réponses à ses requêtes et des solutions aux problèmes qu’il lui expose».

Ainsi en est-il des plaintes liées aux affaires d’expropriation (montant d’indemnisation, lenteur et complexité des procédures judiciaire, non-exécution des jugements), ou des questions administratives ayant trait à l’application du Code de la Famille, avec leur lot de problèmes familiaux et sociaux, plus de 12 années après le lancement de cette réforme sociétale, plus particulièrement dans les milieux des Marocains de l’étranger, fait observer le Souverain.

Il en va de même des obstacles auxquels sont confrontés les investisseurs, nonobstant la création des Centres régionaux et l’utilisation du guichet unique qui, au lieu de leur venir en aide avec une liste de solutions, »on constate que les choses sont rendues encore plus compliquées pour eux, en les astreignant à une série de restrictions et de contraintes», note le SM le Roi, faisant remarquer qu’»avec cette mentalité et la poursuite obstinée de tels comportements, le guichet unique restera vain et inutile».

Si le pays se trouve, de ce fait, privé d’opportunités d’investissement et de développement, avec la perte d’emplois potentiels que cela implique pour les citoyens, »cette situation est inacceptable et elle ne saurait perdurer», prévient le Souverain, qui rappelle la lettre royale adressée dans ce sens, en 2002, au Premier ministre.

»Quelle est aussi l’utilité de la régionalisation, de la décentralisation et de la déconcentration si la situation d’antan persiste, et que les problèmes précédents sévissent encore ?», se demande encore SM le Roi, pour qui le guichet unique n’est qu’un chantier parmi d’autres pour aplanir les obstacles qui entravent l’investissement.

Malgré ces inconvénients et carences, affirme SM le Roi, le tableau n’est pas si noir au vu des hautes compétences professionnelles et techniques dont dispose l’Administration qui connait une amélioration significative, comme en témoignent les grands chantiers réalisés et les politiques sectorielles nationales réussies, qui ont changé la physionomie du Maroc, et qui jouent un rôle majeur dans la réalisation de progrès tangibles observés dans différents domaines.

»Toutefois, Notre ambition est plus grande que cela et les aspirations du citoyen dépassent les prestations actuelles de l’Administration. De plus, le progrès que connaît le Maroc nécessite d’en rehausser la productivité».

Pour ce faire, SM le Roi engage tout le monde, gouvernement et parlement, partis et syndicats, associations et fonctionnaires, à faire preuve de patriotisme et de responsabilité pour mettre au point des solutions réelles, permettant de rehausser le travail des services administratifs et d’améliorer la qualité des prestations offertes aux citoyens.

»La régionalisation avancée, devenue une réalité tangible, constitue la pierre angulaire sur laquelle l’Administration doit s’appuyer pour rapprocher le citoyen des prestations et des services et du centre de décision», soutient le Souverain, mettant l’accent sur la nécessité d’élaborer et de mettre en œuvre une charte avancée de la déconcentration administrative propre à répondre aux exigences du moment.

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