Le gouvernement algérien interdit une mission d’EuroMed Droits sur son territoire

http://www.euromedrights.org/fr/

02 novembre 2016

Après avoir mené une mission  sur la situation  des droits et libertés  au Sahara occidental  en septembre 2014 qui  a donné lieu  à l’établissement  d’un rapport, EuroMed Droits a souhaité mener une mission sur la situation des droits et libertés au sein des campements de réfugiés sahraouis accueillis en Algérie et qui sont sous l’administration du Front Polisario.

Cette  deuxième  mission  était  préparée  en  coordination  avec la  Commission Nationale Sahraouie des Droits Humains (CONASADH) et prévoyait des rencontres avec des responsables  ministériels,  le Parlement, des membres de la magistrature et avocats, des ONG  sahraouies et internationales  présentes sur le terrain,  ainsi que des visites à diverses institutions, dont le centre pénitencier. Il s’agissait aussi d’une occasion d’avoir des contacts directs avec des interlocuteurs individuels, témoins ou victimes d’éventuelles violations des droits humains.

?tant donné que les campements se trouvent en territoire algérien, dans les mois précédents EuroMed  Droits  a  tenté  d’obtenir  des  visas  auprès des  autorités algériennes  par deux fois sans que ces tentatives  aboutissent.  Soit en raison de l’annonce tardive de la délivrance  des visas, soit  en raison du refus avéré de la délivrance d’un visa à au moins un des membres de la mission. Lors de la troisième tentative, alors que les visas semblaient avoir été accordés à tous les membres de la délégation, l’ambassade d’Algérie à Bruxelles a fait savoir, à moins de dix jours du départ, que tous les visas accordés étaient annulés. Jusqu’à présent, les autorités algériennes n’ont pas envoyé la lettre d’explications qu’elles avaient promise.

EuroMed Droits ne peut que prendre acte de l’interdiction que le gouvernement algérien  lui a signifiée. La mission ne pourra ainsi avoir lieu, bien  qu’elle ait été organisée avec le plein accord des autorités sahraouies. EuroMed Droits ne pourra donc pas vérifier l’état réel des droits et libertés dans les campements de réfugiés et enquêter sur  les  allégations  de  violations  qu’EuroMed  Droits  a  reçues. Il  est profondément regrettable que les autorités algériennes empêchent cette enquête. Tout  en  s’interrogeant  sur  les  raisons   exactes qui  ont  conduit   les  autorités algériennes à refuser les visas demandés, EuroMed Droits  ne peut que constater que les autorités algériennes interfèrent dans une situation qui ne les concerne pas.

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