L’élargissement de la mission de la Minurso pour englober les droits de l’Homme au Sahara risque d’accentuer l’instabilité dans la région, a averti, M. George Joffe, spécialiste britannique des questions nord-africaines.
« Cette proposition ne fera que croître la tension et l’instabilité dans la région », a confié le chercheur à la MAP.
Il a, dans ce contexte, mis en avant les progrès réalisés par le Maroc, en particulier durant les dernières années, sur la voie du renforcement et de la protection des droits de l’Homme, y compris dans les provinces du Sud, citant l’initiative du Conseil national des droits de l’Homme de mettre en place des représentations dans ces provinces.
Rappelant les efforts consentis depuis plusieurs années pour trouver une solution politique et mutuellement acceptable au conflit du Sahara, M. Joffe a souligné que la situation qui prévaut actuellement dans la région du Sahel renforce l’urgence de trouver une telle solution à même d’éviter une propagation de l’instabilité.
Il a, toutefois, souligné que toute solution de ce conflit passe inéluctablement par un rapprochement entre le Maroc et l’Algérie, même si Alger continue d’argumenter que le conflit du Sahara n’est pas un différend algéro-marocain.
L’appel lancé par le Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon, pour la réouverture des frontières entre les deux pays rejoint celui lancé il y a plusieurs années par le Maroc, a-t-il dit, notant qu’un tel appel est totalement approprié, eu égard à l’impact positif du rapprochement entre Rabat et Alger sur l’intégration dans la région d’Afrique du nord.
Cependant, le chercheur s’est interrogé au sujet de la volonté du régime algérien de contribuer positivement à un tel rapprochement qui demeure, a-t-il dit, le seul moyen de contenir la tension dans la région.
Rappelant l’enlèvement de travailleurs humanitaires étrangers dans la région de Tindouf, M. Joffe a souligné que ces enlèvements corroborent les rapports internationaux faisant état d’infiltration des camps de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie) par des groupes radicaux qui y ont trouvé un terrain fertile pour le recrutement de combattants pour le compte d’organisations extrémistes.
Il s’agit d’une situation qui mérite d’être étudiée et prise au sérieux, a soutenu M. Joffe, soulignant que le plan d’autonomie présenté par le Maroc « est certainement une proposition sérieuse qui mérite d’être prise en compte pour un règlement définitif de la question du Sahara ».
Le conflit du Sahara, dit +occidental+, rappelle-t-on, est un conflit imposé au Maroc par l’Algérie qui finance et qui héberge sur son territoire à Tindouf le mouvement séparatiste du polisario. Ce mouvement, soutenu par le pouvoir algérien, revendique la création d’un Etat factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une intégration économique et sécuritaire régionale.
Source : MAP