Tout d’abord faisons un rappel historique de cet impair diplomatique de la Chancelière allemande, Angela Merkel, lié à l’annonce, le 14 janvier 2020, de la tenue à Berlin, le 19 janvier 2019, d’une Conférence dédiée au règlement du conflit Libyen à laquelle ont été invités des représentants, dont des Chefs d’Etat, de Russie, d’Algérie, du Royaume-Uni, d’?gypte, des ?mirats Arabes Unis, de Chine, des ?tats-Unis d’Amérique, de Turquie et de France, ainsi que de l’Union Européenne et de l’Organisation des Nations-Unies avec la participation du Chef du Gouvernement d’Union Nationale Libyen, Fayez Al-Sarraj, et le Maréchal Khalifa Haftar, Commandant de l’Armée Nationale Libyenne.
Mais voilà, le Maroc n’était pas présent à cette Conférence dirigée par le nouvel axe Alger-Berlin alors que Rabat a toujours été à l’avant-garde pour la résolution de la crise libyenne et ce, au moment même où les organisateurs de cette Conférence étaient inscrits aux abonnés absents.
Il serait bon de rappeler à Angela Merkel et à son Chef de la diplomatie que le Maroc a joué un rôle décisif dans la conclusion des Accords de Skhirat qui restent, toujours, le seul cadre politique, appuyé par le Conseil de Sécurité de l’ONU et accepté par tous les protagonistes libyens en vue de la résolution de la crise dans ce pays maghrébin ; une décision incompréhensible qui explique que le Roi du Maroc ait reçu, le 18 janvier 2020, un appel téléphonique du Président français, Emmanuel Macron, au cours duquel les deux Chefs d’Etat se sont entretenus de la crise libyenne au cours duquel le Président français a souligné le rôle important du Maroc et de ses efforts reconnus depuis de longues années en vue de la résolution de la crise dans ce pays maghrébin.
La déclaration finale de cette Conférence de Berlin, publié le 19 janvier 2020, fait finalement état d’un cuisant échec diplomatique pour la Chancelière allemande, puisque les conséquences des engagements pris lors de cette Conférence, à savoir respect de l’embargo sur les armes et non interférence dans les affaires intérieures de la Libye sont plus qu’incertaines ; un échec total de cette rencontre marquée par la non rencontre entre les deux rivaux directs, Fayez Al-Sarraj, Chef du Gouvernement d’Union National (GNA), et Khalifa Haftar, Chef de l’Armée Nationale Libyenne.
Ce fiasco de la réunion de Berlin démontre que l’Allemagne d’Angela Merkel ne dispose d’aucune capacité à transformer un rendez-vous en opportunité de paix pour le peuple libyen.
Cette réunion fut lamentablement transformée en instrument de promotion des propres intérêts allemands en Libye et en zone sahélo-saharienne avec la complicité des autorités algériennes.
Il est évident que la crise en Libye a des conséquences dans la région sahélo-saharienne, livrée à des attaques incessantes de groupes terroristes dirigées par des éléments du polisario et d’autres à la solde des autorités algériennes, tel Mokhtar Belmokhtar, que ce soit au Tchad, au Mali, au Niger, au Burkina Faso ou en Mauritanie.
C’est pourquoi, il est fortement conseillé aux responsables algériens de résoudre leur propre crise sociale qui ruine l’Algérie sur le plan économique et diplomatique en trouvant une solution avec le Hirak que de s’entêter à vouloir gérer le problème interne libyen avec l’aide de l’Allemagne ; deux pays, sans oublier d’autres pays européens, particulièrement intéressés par les richesses pétro-gazières et minières libyennes.
D’ailleurs, des centaines d’algériens établis en Allemagne et ailleurs en Europe ont organisé, le 19 janvier 2020, un rassemblement dans la capitale allemande pour réitérer leur soutien au Hirak en Algérie et ce, au moment même où le Président algérien participait à ce Sommet.
Concernant l’Algérie, force est de remarquer qu’elle y a joué le rôle de parfait de figurant à cette Conférence et fait la démonstration qu’elle n’a aucun poids diplomatique sur la scène internationale.
De plus, il y a lieu de noter que la Conférence de Berlin a accouché d’une souris puisqu’il n’y a pas eu d’accord fort mais tout simplement des rappels de principes sans aucune garantie d’exécution.
Farid Mnebhi.