Mise en détention d’Omar Radi pour viol et intelligence avec une puissance étrangère

L’annonce est tombée comme un couperet, le 29 juillet 2020, suite à une plainte d’une citoyenne marocaine accusant le soi-disant journaliste Omar Radi de viol avec violence et ce, après enquête confiée à la Gendarmerie Royale marocaine de Casablanca.

Le Procureur Général de Casablanca a confirmé que le Juge d’Instruction a ordonné la détention préventive du dénommé Radi, après un interrogatoire préliminaire, en vue de poursuivre l’enquête concernant les accusations qui pèsent sur lui dans plusieurs affaires.

La première est relative à un tweet posté par Omar Radi, le 06 avril 2019, dans lequel il insulte le magistrat Lahcen Tolfi, Juge de la Cour d’Appel de Casablanca, après la condamnation d’activistes du Rif.

Ces propos constituent un outrage à magistrat, un délit incriminé conformément à l’article 263 du Code Pénal marocain ; dans ce cadre, l’intéressé avait été auditionné sur instruction du Parquet.

Poursuivi le 26 décembre 2019 en état d’arrestation, il a bénéficié de la liberté provisoire, le 31 décembre 2019. Durant toutes les étapes du procès, il a bénéficié de tous ses droits, tels que prévus par la loi.

Bénéficiant des circonstances atténuantes, il n’a été condamné, le 17 mars 2020, qu’à quatre mois avec sursis et à une amende de 500 dirhams. Il a interjeté appel de ce verdict.

Mais voilà, depuis le 24 juin 2020, Omar Radi a été auditionné pour d’autres affaires, en état de liberté, à huit reprises par la Police Judiciaire de Casablanca dans le cadre d’une enquête préliminaire ordonnée par le Parquet Général.

Durant cette phase, il publiait régulièrement les convocations qui lui ont été remises par la Police judiciaire et publiait également 28 posts sur les réseaux sociaux pour présenter sa version biaisée des faits.

Les mêmes posts ont servi dans le cadre d’une campagne de pression sur les autorités judiciaires marocaines, acculées au silence par respect au secret de l’instruction, initiée par différentes ONG’s nationales et internationales.

Au terme de l’enquête, il a été présenté, le 29 juillet 2020, devant le Procureur Général du Roi près la Cour d’Appel de Casablanca, assisté de plusieurs avocats. Cette autorité a requis la poursuite de l’intéressé en état d’arrestation pour les chefs d’inculpation suivants :

1/ attentat à la pudeur avec violence et viol, suite à une plainte pour viol déposée par sa collègue de travail au site électronique Le Desk.ma, où il assume la responsabilité de rédacteur en chef du pôle «enquêtes » ;

2/ réception de fonds étrangers dans le dessein de porter atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat et de mener des contacts avec des agents d’un Etat étranger pour nuire à la situation diplomatique du Maroc. Cette relation s’est renforcée à l’occasion des évènements survenus à la ville d’Al-Hoceima au Nord du Maroc.

A rappeler que le sieur Omar Radi a servi d’agent de terrain pour la collecte d’informations sur la situation au Rif au profit de diplomates étrangers. De même que Radi a reçu des transferts d’argent à partir de l’étranger.

Le prévenu Omar Radi sera poursuivi selon les articles 485, 486, 191 et 206 du Code Pénal, lors de son procès qui s’ouvrira à Casablanca, le 22 septembre 2020.

Pour l’heure, Omar Radi a été transféré à la prison d’Oukacha, à Casablanca.

Par Farid Mnebhi.

AU SUJET DE LA LIBERT? D’EXPRESSION AU MAROC :

  • Au titre de l’année 2019, Sur 252 publications et journaux ayant procédé au dépôt administratif aucune publication n’a été censurée, interdite ou retirée;
  • Le Ministère de la communication (Mincom) a été saisit de 892 demandes de création de sites électroniques ;
  • Sur 365 sites de presse électronique déclarés officiellement auprès du Ministère de la Communication, aucun site n’a été bloqué, fermé ou rendu inaccessible en raison de mesures de filtrage ;
  • Aucun média audiovisuel n’a été censuré, interdit, arrêté de diffuser ou ses moyens confisqués ou saisis ;
  • Sur 10 chaînes de télévision dont quatre nationales, cinq thématiques, une régionale et une privée, ainsi que quatre radios nationales, une radio thématique, onze radios régionales et dix-neuf radios privées ; aucun cas de censure, d’interdiction, d’arrêt de diffusion, de confiscation ou de saisie d’un moyen de communication n’a été enregistré ;
  • Aucune restriction concernant l’accès à internet qui reste libre, et aucune censure sur les réseaux sociaux ;
  • 2740 cartes de presse ont été délivrées par le Conseil National de la presse aux journalistes à ce jour, qui exercent leur fonction en toute liberté, sans aucune immixtion de la part des autorités;
  • 91 correspondants et cameramen de différentes nationalités et continents ont été accrédités, représentant 50 medias étrangers. En outre, 1062 autorisations de tournage ont été délivrées au bénéfice d’entreprises de production, nationales et internationales, ainsi qu’à des télévisions étrangères, confortant de fait l’attractivité du Maroc pour les médias étrangers comme terre d’ouverture qui ne pose aucune entrave devant la liberté des journalistes et correspondants étrangers et veille au respect de leur indépendance, de leur mobilité et de leur intégrité dans l’ensemble du territoire du Royaume ;
  • Au titre de l’année 2019, 1062 autorisations de tournage ont été délivrées aux journalistes étrangers relevant de médias internationaux pour la réalisation de documentaires et reportages.
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