La résolution 2654 du Conseil de sécurité, une consécration de l’approche marocaine (politologue)

Paris, le 28 octobre 2022 (MAP) – La résolution 2654 relative à la question du Sahara marocain que le Conseil de sécurité de l’ONU vient de voter est incontestablement une consécration de l’approche marocaine, affirme le politologue Mustapha Tossa.

Cette approche ‘’consiste à proposer la solution de l’autonomie comme sortie de crise, à travers des tables-rondes qui impliquent tous les partenaires de cette discorde régionale, l’Algérie en tête”, souligne M. Tossa, dans une analyse intitulée ‘’l’autonomie confirmée, l’Algérie partie prenante !’’, publiée vendredi sur le site “Atlasinfo.fr”.

Selon le politologue, ‘’c’est une victoire marocaine à partir du moment où le Conseil de sécurité adopte le lexique diplomatique marocain, qui fait d’une solution de compromis négociée sous souveraineté marocaine l’unique piste de réflexion et d’action dans ce conflit. Il éloigne par effet de ricochet de sa sémiologie politique toute référence au référendum d’autodétermination’’.

L’exploit politique marocain, note-t-il, a été de ‘’faire en sorte de rendre caducs, inopérants, impertinents, voire inaudibles des concepts que la propagande algérienne utilisaient comme des armes de pression et d’intimidation’’.

Au bout du compte et vu le nombre et le poids des reconnaissances et des ouvertures des antennes diplomatiques à Dakhla et à Laâyoune, le Maroc avait déjà gagné la bataille diplomatique, observe M. Tossa, ajoutant qu’’’il lui restait d’inscrire dans le marbre international cette perception du conflit, dont l’issue ne peut aboutir qu’à consolider sa souveraineté sur le Sahara’’.

Selon lui, parmi les autres points positifs de cette résolution est l’insistance quasi mécanique d’impliquer l’Algérie dans toute solution de ce conflit, notant que ‘’la stratégie algérienne a toujours été de nier être partie prenante de ce conflit, tentant de présenter à l’opinion internationale l’affaire du Sahara comme celle d’un peuple qui veut s’affranchir de la domination marocaine’’.

“Alors que dans la réalité, ce séparatisme sahraoui n’existe que par la volonté militaire algérienne. Alger met à la disposition du Polisario son appareil diplomatique, ses ressources militaires et le met en situation de constituer une menace permanente sur la stabilité et l’unité territoriale du Maroc et de toute la région”, poursuit-t-il.

L’autre point positif pour le Maroc de cette résolution et potentiellement contraignant pour l’Algérie est la volonté des Nations-Unies de faire un focus statistique à but humanitaire sur les camps de Tindouf, précise-t-il, soulevant que cette approche peut s’avérer “un coup dans la fourmilière” qui révèlerait toutes les manœuvres et les abus et autres détournements de l’aide humanitaire internationale à destination des réfugiés des camps.

Outre de jeter une lumière crue sur les résidents de ces camps, leurs identités interlopes, Stafan Di Mistura aura aussi pour objectif de démonter les mécanismes de corruption qui entoure cette aide internationale, souligne-t-il.

“Le Maroc a raison de se réjouir de cette résolution et de l’atmosphère politique internationale qu’elle installe autour de ce conflit. La communauté internationale est plus proche de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara que de toute autre option défendue par l’Algérie. Elle engrange ainsi des années de travail diplomatique pour convaincre les pays réticents de la viabilité de ses choix”, fait-il valoir.

L’année supplémentaire accordée à la Minurso, outre qu’elle veillerait à garantir un cessez-le-feu entre le Maroc et les séparatistes du Polisario, parrainés par l’Algérie, servira sans aucun doute à permettre à Stafan Di Mistura de tenter de convaincre et le Polisario et le régime algérien qu’il n’y pas meilleure solution que l’autonomie proposée par le Maroc, fait observer le politologue.

“Une année supplémentaire au cours de laquelle la diplomatie marocaine va continuer son travail de persuasion et de séduction qui rend sa proposition d’autonomie tellement attractive pour la communauté internationale”, conclut M. Tossa.

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