POLISARIO : Détournement de l’aide humanitaire destinée aux camps de Tindouf

Paris, 26 janv. 2015 (MAP) – L’association des Tribus Sahraouies Marocaines en Europe (ATSME) basée à Paris, a alerté la communauté internationale sur le détournement par l’Algérie et le polisario de l’aide financée par le contribuable européen au profit des populations séquestrées dans les camps de Tindouf en territoire algérien.

Dans un communiqué parvenu lundi à la MAP, l’ATSME se réjouit que le rapport final de l’enquête menée par l’Office européen de lutte anti-fraude dans ces camps soit enfin accessible, notant qu’il vient confirmer l’enrichissement personnel des responsables du front Polisario par le détournement des aides allouées par la communauté internationale aux populations sahraouies des camps de Tindouf.

Ce rapport  « met en exergue, de façon claire et irréfutable la lourde responsabilité des autorités algériennes et des mercenaires du Polisario dans le détournement massif et systématique de l’assistance financée par la Communauté européenne, et donc par le contribuable européen, pour venir en aide aux populations sahraouies retenues dans ces camps », souligne le porte-parole de l’ATSME Lahcen Mahraoui.

Il relève en outre que le rapport a permis de mettre à nu, de façon détaillés,  les pratiques de ce détournement, son ampleur et les personnes qui en sont responsables.

Pour lui, l’une des pratiques citées dans ce rapport, et dont sont responsables les autorités algériennes, est la surestimation du nombre des Sa0hraouis retenus dans les camps de Tindouf, population dont Alger, en connaissance de cause, a refusé le recensement, de façon systématique, à la communauté internationale malgré les demandes formelles du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU en 1977, 2003 et 2005.

M. Lahcen Mahraoui, par ailleurs universitaire et membre du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS), explique que, comme rappelé dans le rapport, les chiffres ont toujours été transmis aux agences de l’ONU par le gouvernement algérien et ont fluctué avec 165.000 en 1975, 155.000 en 2000, et 158.000 en 2004, alors que pendant ce temps, le Polisario avançait, de son côté, le chiffre de 200.000.

« Hélas, face au refus systématique de recensement opposé par l’Algérie, c’est au chiffre fixé par ce pays que s’est fiée la Commission européenne en charge des aides humanitaires (ECHO) « , indique M. Mahraoui, rappelant que la Commission européenne a toujours financé l’assistance à 155.000 personnes depuis 1975 jusqu’en 2004, date à laquelle une étude scientifique financée par l’Office Européen de lutte anti-fraude réalisée par le Centre Commun de Recherche d’ISPRA a permis de démontrer que la population des camps de Tindouf ne dépassait pas les 90.000 individus, chiffre repris depuis septembre 2005 par le HCR, le Programme Alimentaire Mondial et la Commission européenne pour déterminer l’aide à apporter à la population de ces camps, sans que ce chiffre puisse être contesté par les autorités algériennes.

« Trompé et lésé depuis des années, le contribuable européen n’est-il pas en droit de réclamer réparation financière aux autorités algériennes ?, s’interroge le porte-parole de l’ATSME, notant que cette étude a mis en évidence les pratiques de fraudes pratiquées par les autorités algériennes et les responsables du Polisario.

Et d’expliquer que non seulement la main d’œuvre qui chargeait et déchargeait les aides internationales était facturée au prix fort, mais également celle qui a permis de construire les chantiers financés par les organismes internationaux, alors que dans les faits, cette main d’œuvre était gratuite puisqu’assurée par des prisonniers marocains, civils et militaires, travaillant par force sous la menace.

« De quel droit peut-on exploiter des prisonniers et les utiliser dans des travaux forcés sans  salaires. Le contribuable européen ne se doit-il pas d’agir pour dénoncer cette exploitation des prisonniers et là encore réclamer le remboursement de l’aide apportée en méconnaissance de la réalité suite à la duperie de certains ?, se demande M. Mahraoui.

L’étude, poursuit-il, montre également l’étendue géographique du détournement de l’aide internationale, laquelle est vendue non seulement en Algérie, au Mali, en Mauritanie mais aussi au Niger, et dénonce les réseaux qui en sont responsables et l’ampleur de la richesse cumulée par les responsables du Polisario ainsi que certains responsables algériens.

Le porte-parole de l’ATSME s’interroge également si le contribuable européen sait il que son argent a permis aux dirigeants du Polisario non seulement d’être aujourd’hui propriétaires de cheptels composés de milliers de dromadaires mais aussi de payer et donc de garantir la nourriture de ces cheptels.

« L’ATSME dénonce vigoureusement ces pratiques de banditisme exercées par les autorités algériennes et les responsables du Polisario qui maintiennent sous leur coupe les prisonniers sahraouis. Ces derniers sont des victimes, ils vivent dans un endroit hostile et enclavé soumis à des conditions climatiques et matérielles atroces, ils désespèrent, souffrent de maladies, de sous-nutrition et de l’exploitation menée par des dirigeants sans scrupule », s’indigne le porte-parole de l’association.

Il attire, à cet effet, l’attention de la communauté internationale, dont les aides ainsi détournées continuent d’enrichir les dirigeants du Polisario et certains de leurs complices algériens, dénonçant le refus par Alger d’autoriser tout recensement des populations séquestrés à Tindouf, tout en surestimant leur ombre.

« Maintenant que ce chiffre de 90.000 est établi, l’Algérie autoriserait-elle l’identification de  cette population. Combien de vrais Sahraouis restent-t-il dans ces camps si l’on enlève les Sahraouis algériens de Tindouf et des régions sahariennes algériennes, ceux d’origine mauritanienne et ceux des autres origines malienne et nigérienne? », s’interroge M. Mahraoui, relevant qu’au vu de ce qui a été dit dans ce rapport,  les dirigeants du Polisario ne pourraient plus prétendre représenter les Sahraouis.

Il note également que les ONG ne peuvent plus donner du crédit aux responsables du Polisario qui s’enrichissent sur le dos d’une population dépourvue en exploitant sa misère et en détournant  l’aide internationale qui lui est destinée.

L’ATSME a saisi cette occasion pour lancer un appel à la communauté internationale, aux défenseurs des droits humains et aux ONG internationales pour faire pression sur l’Algérie et le Polisario pour que soient enfin démantelés ces camps et pour que les populations qui y vivent puissent retrouver la liberté de retourner dans leur terre d’origine.

Pour l’association, le démantèlement de ces camps est « une nécessité absolue » car ils deviennent, une source d’instabilité et de menace non seulement pour la région maghrébine mais aussi pour l’Europe et le reste du monde.

Source : (MAP).

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