Bruxelles, le 1ier juin 2020 (MAP) – Disposer d’un arsenal militaire important et quémander en même temps de l’aide alimentaire, une équation qu’un député européen a essayé de résoudre en en appelant au bon sens des dirigeants de l’Union européenne (UE).
Dans une question au Haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et la sécurité Josep Borrell, le député européen Ilhan Kyuchyuk affirme qu’il est notoirement connu que le polisario «est lourdement armé et dispose d’un budget important pour l’entretien de son équipement militaire ».
Les dirigeants du polisario, explique le député, “exploitent également en permanence la situation humanitaire dans les camps de Tindouf pour attirer l’attention des institutions de l’Union européenne sur le sort des populations qui y vivent”, avant d’interroger le Haut représentant de l’UE si la Commission européenne était-elle au courant de cette situation surréaliste.
Le député européen, ajoute que “face au refus que l’Algérie oppose au HCR d’organiser un recensement de la population des camps de Tindouf malgré les multiples appels du Conseil de sécurité de l’ONU, nous sommes en droit de demander à l’UE de prendre des mesures pour surveiller l’aide humanitaire envoyée dans ces camps et pour garantir que l’argent du contribuable européen ne soit pas dilapidé”.
La question de cet eurodéputé membre de la Commission des Affaires étrangères du Parlement européen, intervient à un moment où l’Algérie a intensifié les appels à l’adresse de la communauté internationale pour accorder des aides humanitaires aux séquestrés de Tindouf.
Cette sollicitude soudaine et perfide de la part de l’Algérie à l’égard d’une population qu’elle détient contre son gré sur son territoire sous la matraque des sbires du polisario, cache mal le malaise qui prévaut au sein de la société algérienne qui paie un lourd tribu à cause de la persistance du conflit artificiel autour du Sahara marocain.
Le stratagème est aussi bien connu de l’Union européenne, puisqu’en 2015 un rapport de son organisme antifraude (OLAF) avait levé le voile sur des opérations de détournement de l’aide humanitaire à grande échelle au profit des dirigeants séparatistes et de leurs contremaîtres algériens.