«Le message subliminal destiné au Maroc», titraient les milices électroniques du régime algérien au lendemain d’un exercice tactique à balles réelles mené, début mai dernier, sous la supervision du général-major Saïd Changriha.
Ce claquement de brodequins aux portes du Maroc, intervenu en plein Ramadan et dans le contexte du Covid-19, a été placé sous le slogan ô combien révélateur «fidélité au serment»_c’est-à-dire rien de nouveau sous le soleil malgré le changement d’un président_. A y voir de plus près, il s’agit d’une manifestation de fébrilité intense et de l’expression on ne peut plus claire des velléités belliqueuses du régime vert-kaki qui a fait la démonstration depuis plusieurs décennies qu’il ne peut pas vivre sans être en rivalité extrême avec le Maroc.
Ce bombage de torse militaire a été accompagné d’une exhibition emphatique au vitriol, orchestrée par la presse affidée souvent sous une posture victimaire.
Le dernier exercice tactique du genre est venu sous la signature du conseiller du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Noureddine Khelassi relayé par l’agence de presse algérienne (APS).
Dans une longue verbigération, le porteur d’eau du gouvernement algérien théorise que le Maroc considère l’Algérie comme “une menace stratégique permanente” et “un rival historique”.
Le delirium tremens dominical de ce journaliste, recyclé dans l’hagiographie des nouveaux seigneurs d’El Mouradia, s’appuie sur ce qu’il qualifie de «multiplication de déclarations marocaines hostiles envers l’Algérie».
Mieux encore, il considère que le Royaume est dans «une posture paranoïaque permanente qui découle de son rêve grandiose du Grand Maroc et des stratégies d’expansion des empires marocains».
Voilà une nouvelle lecture de l’histoire que nous livre ce hâbleur, qui oublie ou feint d’ignorer que la stratégie hégémonique ou l’ambition irrédentiste sont une création, voire une obsession algérienne. Un débouché sur l’atlantique avec un micro-état sous l’emprise algérienne était le rêve brisé de Houari Boumediene, artisan de «l’affaire du Sahara», devenue depuis lors un enjeu de politique intérieure de l’Algérie, d’autant que plusieurs membres de l’appareil politico-militaire y trouvent de grands profits.
Cette ambition démesurée de puissance est corroborée par les chiffres : L’Algérie est le premier pays africain importateur d’armes et le 7ème au monde.
Plus de 6 % de son PIB sont consacrés aux dépenses militaires et il n’est un secret pour personne que ce surarmement s’inscrit dans une logique de rivalité régionale et de stratégie de tension que l’Algérie entretient dans sa relation avec son voisin, le Maroc. Pas besoin non plus de préciser qu’une partie de cet arsenal est offerte gracieusement aux mercenaires du polisario.
Voilà pour ce qui est de cette sortie officielle du gouvernement algérien dans sa posture bonnet blanc et blanc bonnet.
Mais qu’en est-il de la vraie guerre que mène l’Algérie contre le Maroc et quels sont ses outils et modes opératoires ?
Outre le parasitage de couloirs que mène l’appareil diplomatique algérien pour perturber le processus de règlement onusien, la guerre menée contre le Maroc vise ses intérêts économiques. N’ayant pas obtenu gain de cause auprès des juridictions européennes, les instigateurs de cette entreprise de déstabilisation s’appuient sur un jeu de dissuasion orchestré par des ONG créées avec la bénédiction d’Alger, notamment en Norvège.
Parmi ces ONG, le Stottekomiteen for Veest-Sahara (SKVS), fondée à Oslo en 1993 par Erik Hagen, dont l’objectif principal est la détérioration de l’image du Maroc. Cette structure obscure est soutenue par des financements occultes, dont les pétrodollars algériens tout comme son pendant bruxellois Western Sahara Ressource Watch (WSRW) dirigée par Sara Eyckmans.
La parade est bien connue. Elle s’apparente plutôt à des effets de manche dans le but de dissuader les entreprises étrangères qui investissent au Sahara marocain mais le résultat est peu concluant, voire nul.
Ce sont là quelques échantillons des manœuvres de perturbation, des actes de provocation militaire et civile et de la guerre d’information que mènent les médias publics algériens contre le Maroc, qui ne sauraient dédouaner les propos vipérins du conseiller ministériel.
Quant à l’aphorisme utilisé par ce même conseiller pour qualifier les relations «anormales » entre les deux Etats et «exemplaires » entre les deux peuples, il renferme une part de vérité que les tenants de la thèse belliqueuse aiment toujours cacher : Le peuple algérien n’oubliera jamais qu’un jour les khawas marocains s’étaient sacrifiés corps et âmes pour l’indépendance de leur pays.
Par Adil Zaari Jabiri (MAP, le 1ier juin 2020)