Sahara: le discours de SM le Roi, un “tournant diplomatique” concernant la clarification des relations entre le Maroc et ses alliés (politologue)

Paris, le 21 août 2022 (MAP) – Le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l’occasion du 69ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple constitue “un tournant diplomatique” en ce qui concerne la clarification des relations entre le Maroc et ses amis et alliés, souligne dimanche le politologue Mustapha Tossa.

“Jamais les choses n’ont été exprimées aussi directement : l’affaire du Sahara est l’unique prisme à travers lequel le Royaume du Maroc organise ses alliances. Elle est l’unique baromètre pour fixer ses amitiés et ses partenariats”, écrit M. Tossa dans une analyse intitulée “Sahara: Mohammed VI somme certains alliés de sortir de la zone grise !”, publiée sur le site “Atlasinfo.fr”.

“Ceux qui hésitent ou cultivent la zone grise ne font pas partie des alliés réels du Maroc et sont invités à clarifier leurs postures sur la souveraineté du Maroc sur son Sahara, rappelle-t-il, estimant que cette invitation royale exprimée avec ses mots est la première formulée de manière aussi directe avec une “puissance tectonique”.

“Il est déjà arrivé au Souverain de faire allusion à la zone de confort, de non choix de certains pays, mais exprimée avec une telle clarté, la demande royale est “véritablement un tournant diplomatique” qui aura certainement des conséquences, soutient le politologue, faisant observer que le message royal est adressé à certaines capitales.

“Sans les nommer le Roi Mohammed VI les a invités à mettre à jour leurs visions avec les nouvelles donnes politiques issues du grand tournant américain et du nouveau positionnement espagnol, du consensus arabe et des ouvertures africaines”, observe-t-on.

Cette sommation royale a été exprimée en des termes “limpides”, reflétant une vision “claire et convaincue”.

“Il est difficile, voire illogique, d’avoir un partenariat stratégique puissant, une amitié et une alliance d’une rare qualité et rester hésitant dans le processus de reconnaissance de la marocanité du Sahara”, juge le politologue.

? ses yeux, “la nouveauté aujourd’hui est que le Maroc n’est plus disponible à accepter les hésitations, balbutiements et autres faux-fuyants qui justifieraient la décision de ne pas s’aligner sur les positions de nombreux pays amis, américains, européens, arabes ou africains”.

Devant ces nouvelles équations, le fruit de nombreuses performances diplomatiques marocaines, tous ceux parmi les pays amis du Maroc qui ne reconnaissent pas pleinement la souveraineté du Royaume sur son Sahara, sont perçus à raison comme des pays “aux langages doubles et aux attitudes équivoques”, note le politologue, ajoutant que pour certains pays, ne pas reconnaître totalement la souveraineté du Maroc sur son Sahara équivaut dans l’architecture diplomatique actuelle à jouer double jeu, pratiquer une forme de chantage et vouloir gagner sur plusieurs tableaux.

“C’est à cette situation que la décision royale voudrait mettre fin”, remarque-t-on, ajoutant que cette attitude royale d’une “détermination sans faille, d’un courage diplomatique fort et puissant” montre que le Maroc est arrivé à un point où il lui faut trancher définitivement cette discorde régionale et mettre en échec les forces qui l’entretiennent, voire jettent l’huile sur ses braises.

Pour cela, enchaîne le politologue, ce discours reflète une volonté du Maroc de séparer le grain de l’ivraie dans ses relations diplomatiques.

Il s’agit, selon lui, de construire un grand moment de vérité où les masques et les faux semblants vont fatalement tomber, expliquant que fort de son droit, “le Maroc n’a rien à perdre dans ce possible bras de fer et a tout à gagner pour plier définitivement le combat de son unité territoriale”.

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