The National Interest (TNI) met en garde contre les menaces que fait peser le polisario sur la région

Admin By Admin 12/06/2025

Les mise-en-garde contre la menace réelle que fait peser le polisario sur la région ne cessent de se multiplier aux USA, et ce, du Congrès jusqu’aux Think tanks; en passant par les médias.

La dernière mise-en-garde, et non la moindre, vient du ‘’The National Interest (TNI)’’ , une revue américaine détenue et gérée par le ‘’Center for the National Interest’’; un Forum fondé en 1985, regroupant des anciens diplomates, des analystes et des chercheurs scrutant de près la politique étrangère et les relations internationales américaines.

Dans sa livraison du 9 juin 2025, TNI publie une analyse faite par Ahmad Sharawi où il avertit qu’un Sahara occidental confié au polisario ‘’deviendrait une source d’insécurité régionale dont les conséquences dépasseront largement ses frontières’’

Et Ahmad Sharawi sait de quoi il parle : Il est en effet un spécialiste des affaires du Moyen-Orient, en particulier l’intervention iranienne dans les affaires arabes, ainsi que la politique étrangère des ?tats-Unis dans la région.

Analyste chercheur à la Foundation for Defense of Democracies, M. Sharawi a travaillé auparavant à l’Institut de Washington pour la politique du Proche-Orient, où il s’est principalement intéressé au Hezbollah. Il a créé une carte illustrant les affrontements à la frontière israélo-libanaise et a rédigé des articles sur la Jordanie et le Maroc. M. Sharaoui a travaillé auparavant à la Société financière internationale et à S&P Global. Il est titulaire d’une licence en relations internationales du King’s College de Londres et d’une maîtrise de la School of Foreign Service de l’université de Georgetown.

Rappelant dans son article du 9 juin, l’histoire de ce territoire disputé depuis 1975 par le Maroc, d’une part, et l’Algérie par polisario interposé d’autre part, M. Sharaoui, interpelant son lectorat, il les avertit d’emblée que ‘’Quelle que soit leur position sur l’indépendance nationale en général, dans ce cas précis, le Maroc est le seul obstacle à l’installation d’un gouvernement djihadiste’’ dans la région.

Et de continuer que de plus en plus de pays partagent cette position : Le Royaume-Uni a récemment reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, rejoignant ainsi les ?tats-Unis, la France et Israël. Même la Syrie s’est lassée du Front Polisario, principal mouvement séparatiste, qu’elle a expulsé du pays il y a quelques jours seulement.

Les principaux soutiens du Front Polisario, souligne-t-il, sont l’Algérie et l’Iran, et le nouveau gouvernement syrien soutient désormais la revendication du Maroc sur ce territoire en grande partie désertique.

Avec de tels alliés, il est clair que le Front Polisario ne devrait pas se voir attribuer une nation entière comme base d’opérations

L’auteur rappelle qu’un article du journal allemand Die Welt a révélé des liens directs entre le groupe et le Hezbollah, soutenu par l’Iran, notamment des appels interceptés entre Mustafa Muhammad Lemine Al-Kitab, agent de liaison du Front Polisario en Syrie, et un agent du Hezbollah.

Dans ces conversations, Al-Kitab exprime sa solidarité idéologique avec l’axe de résistance iranien, saluant l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et envisageant un front unifié incluant Gaza, le plateau du Golan, le sud du Liban et même le Sahara occidental. Il soutient explicitement l’idée d’attaques coordonnées contre Israël impliquant le Hamas, le Hezbollah, l’Algérie et l’Iran. Tout en reconnaissant les capacités limitées du Polisario, il sollicite une aide supplémentaire du Hezbollah et de l’Iran pour attaquer l’ambassade d’Israël au Maroc.

L’auteur rappelle par ailleurs que le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a accusé l’Iran d’« armer des groupes extrémistes et des entités séparatistes dans la région arabe, notamment le Front Polisario, en leur fournissant des drones afin de « compromettre la sécurité et la stabilité dans la région ». En 2022, un responsable du Polisario a déclaré que l’Iran lui fournirait également des drones kamikazes.

Autrefois considéré comme un mouvement nationaliste laïc, poursuit-il, le Polisario s’est, ces dernières années, allié à certains des acteurs les plus radicaux de la région. Si l’idéologie marxiste a façonné le groupe, avec le soutien de Cuba et de la Libye de Kadhafi, cet héritage a laissé place à une réalité bien plus dangereuse. Aujourd’hui, les camps de réfugiés de Tindouf, dans le sud-ouest de l’Algérie, où plus de 170.000 personnes ont fui un précédent conflit avec le Maroc, sont sous le contrôle du Polisario. Ils sont devenus un vivier de recrutement djihadiste et un point de ralliement pour les réseaux extrémistes opérant dans tout le Sahel.

Et l’auteur d’affirmer que les liens du groupe avec l’extrémisme sont bien documentés

Adnan Abu al-Walid al-Sahrawi, ancien combattant du Polisario, a dirigé l’?tat islamique au Grand Sahel (EIGS) avant d’être tué par les forces françaises au Mali en 2021. En 2008, La cellule terroriste Fath al-Andalus est née des camps de Tindouf, suivie en 2009 par le groupe « Khilafah », qui a prêté allégeance à Daech. Un rapport des services de renseignement allemands indique que « Daech et Al-Qaïda opèrent librement dans les camps de Tindouf et dans la région sahélo-saharienne. » C’est le Polisario qui a mis fin à un cessez-le-feu de 29 ans en 2020, et le groupe a mené de multiples attaques contre des civils marocains depuis 2021. Le Polisario a également une longue tradition de recrutement d’enfants soldats. Une ONG basée à Genève a déclaré au Conseil des droits de l’homme de l’ONU que le Polisario empêche systématiquement les enfants de terminer leur scolarité, les forçant à suivre un entraînement militaire et à combattre.

Les critiques du contrôle du Maroc sur le Sahara occidental, ajoute M. Sharaoui, ‘’veulent revenir sur la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine, arguant que Washington devrait revenir à sa position de 1991, qui soutenait un référendum soutenu par l’ONU pour que les Sahraouis décident de leur futur dirigeant. Cet argument, qui a pu trouver un écho dans les années 1990, est aujourd’hui dépassé et va à l’encontre des intérêts américains’’.

Et M. Sharaoui de conclure que ‘’la réalité sur le terrain a changé. Le Front Polisario n’est plus seulement un mouvement séparatiste ; il est aligné sur les adversaires des ?tats-Unis, notamment l’Iran et les réseaux islamistes radicaux. Inverser la politique américaine aujourd’hui reviendrait à affaiblir Le Maroc, un allié régional clé, joue un rôle de plus en plus crucial dans la lutte contre le terrorisme et la stabilité régionale. Depuis des années, le Polisario agit en toute impunité. Il faut que cela cesse’’.