« L’attachement diplomatique » du régime algérien à l’Iran des mollahs

Le ‘’Point’’ a publié dans sa livraison du 18 juin 2025 un article intitulé ‘’Quand l’Algérie volait au secours de l’Iran’’ où son auteur, Farid Alilat, met en exergue les liens diplomatiques, ‘’marqués par la médiation et une fidélité discrète dans les moments clés de l’histoire’’, qu’entretient, depuis des décennies, le régime algérien avec le régime des mollahs.
Rappelant, l’invitation reçu par Abdelmajid Tebboune, le 8 avril dernier, pour une visite officielle en Iran, l’auteur ajoute que, des trois pays du Maghreb, seule l’Algérie a exprimé ‘’un soutien sans ambiguïté à l’Iran’’ dans sa guerre actuelle avec Israël ; qualifiant les attaques de l’état hébreu ‘’d’Agression’’.
L’auteur souligne que les liens serrés entre Alger et Téhéran ne datent pas d’hier. En effet du temps de Boumediene, la diplomatie algérienne s’investissant dans le règlement du contentieux opposant l’Iran et l’Irak autour des frontières fluviales entre le Tigre et l’Euphrate a pu emmener, en mars 1975, le shah Mohammad Reza Pahlavi et Saddam Hussein à signer à Alger ‘’un accord scellant la fin de ce conflit ancestral’’.
En plein révolution islamique conduite par l’ayatollah Khomeini, en novembre 1979, des centaines d’étudiants iraniens envahissent l’ambassade américaine à Téhéran et prennent 63 personnes en otages. La CIA monte l’opération « Eagle Claw » (serre d’aigle) pour les libérer. Ce fut un fiasco qui ternit la fin de la présidence de Jimmy Carter, auquel succédera Ronald Reagan mais qui a permis à la diplomatie algérienne d’être approchée ‘’pour mener une opération de médiation qui sera conduite par le ministre des Affaires étrangères Mohamed Seddik Benyahia, fin négociateur et diplomate chevronné » ».
L’auteur ajoute que Benyahia parvient à faire signer le 19 janvier 1981 à Alger un accord aux deux parties au terme duquel les ?tats-Unis s’engagent à ne pas intervenir dans les affaires internes de l’Iran et à lever le gel des avoirs iraniens. En contrepartie, l’Iran accepte de libérer les captifs. Le lendemain, les 52 otages américains foulent le tarmac de l’aéroport d’Alger après 444 jours de captivité. L’Amérique sera éternellement reconnaissante envers les Algériens. Les mollahs au pouvoir en Iran le seront tout autant.
L’Algérie aurait posée une seule condition pour ses bons offices : L’interdiction d’utiliser les armes américaines par le Maroc contre le Polisario; interdiction levée ensuite par le Président Reagan (NDLR)
Brouille entre 1993 et 2001
Un seul nuage dans ce ciel serein des relations algéro-iraniennes : la Brouille entre 1993 et 2001.
Lors de la décennie noire que connut l’Algérie entre 1992 et 2002, les Iraniens auraient financé les groupes islamiques armés; Ce qui avait poussé, en mars 1993, Alger à rompre ses relations diplomatiques avec Téhéran et à rappeler son ambassadeur au Soudan, cet autre pays qui soutient les terroristes algériens. La brouille durera jusqu’en 2001 quand le président Bouteflika décide de retisser les liens avec l’Iran. Il s’y rendra d’ailleurs à deux reprises en 2003 et 2008.
Et l’auteur de conclure que la brouille durera jusqu’en 2001 quand le président Bouteflika décide de retisser les liens avec l’Iran. Il s’y rendra d’ailleurs à deux reprises en 2003 et 2008.
Il devait même y retourner en 2010, mais le voyage est annulé. ? son tour, il accueillera à Alger Mohamed Khatami en 2004 et Mahmoud Ahmadinejad en 2007 et 2010. ? l’époque, les dirigeants iraniens pouvaient compter sur Bouteflika pour soutenir le « droit de l’Iran d’acquérir la technologie nucléaire à des fins pacifiques ».
Compilé par Ali Mounir El Atlassi