L’objectif qui doit être recherché par toutes les institutions, c’est d’être au service du citoyen, a souligné SM le Roi Mohammed VI, vendredi à Rabat, dans un discours prononcé devant le Parlement à l’occasion de l’ouverture de la 1ère session de la 1ère année législative de la 10e législature.
»L’objectif qui doit être recherché par toutes les institutions, c’est d’être au service du citoyen. Si elles ne remplissaient pas cette mission, ces institutions seraient inutiles et n’auraient même pas de raison d’être », a affirmé le Souverain, relevant que le fait de « gérer les affaires des citoyens et faire aboutir leurs démarches est une responsabilité nationale et une charge considérable qui ne souffrent ni laisser-aller ni procrastination ».
Toutefois, a regretté Sa Majesté le Roi, « il est navrant de constater que certains exploitent le mandat qui leur est délégué par le citoyen, pour gérer les affaires publiques, et en profitent pour régler leurs affaires personnelles ou partisanes, au lieu de servir l’intérêt général, motivés en cela par des calculs électoralistes ».
« Ce faisant, ils feignent d’ignorer que le plus important dans un scrutin, c’est le citoyen lui-même et non le candidat ou le parti, et renient les valeurs de l’action politique noble. S’ils ne veulent pas faire leur travail, et si régler les affaires des citoyens, au niveau local ou régional ou même national, ne les intéresse pas, alors pourquoi se dirigent-ils vers l’action politique? », s’est interrogé le Souverain, affirmant que « le véritable engagement partisan et politique commande de placer le citoyen au-dessus de toute considération’’.
Cet engagement exige également de tenir les promesses qui sont faites au citoyen, de se dévouer à son service et de hisser ce devoir au-dessus des intérêts partisans et personnels, a relevé le Souverain.
« Dans la mesure où l’efficacité administrative est un critère à l’aune duquel se mesure le progrès des nations, et tant que la relation entre l’Administration et le citoyen ne s’est pas améliorée, le classement du Maroc, dans ce domaine, restera dans la catégorie des Etats du Tiers Monde, voire du quart-monde et même du cinquième monde », a affirmé Sa Majesté le Roi.
Et le Souverain de souligner que « beaucoup de choses se disent sur les citoyens allant à la rencontre de leur Roi, sollicitant Son assistance pour régler de multiples problèmes ou surmonter des difficultés », faisant observer que « si certains ne comprennent pas que des citoyens s’adressent à leur Roi pour régler des problèmes et des questions simples, c’est qu’il y a maldonne quelque part ».
« Je suis évidemment fier de traiter directement avec Mon peuple et de régler ses problèmes simples. Je continuerai à le faire, toujours à leur service », a dit SM le Roi, tout en s’interrogeant « est-ce que les citoyens Me demanderaient d’intervenir si l’Administration faisait son devoir? ».
Pour le Souverain, « il est certain qu’ils y ont recours précisément parce qu’ils se trouvent face à des portes fermées, ou parce que l’Administration fait preuve de négligence dans les prestations qu’elle leur fournit, ou encore pour se plaindre d’une injustice qu’ils ont subie ».
Les difficultés que rencontre le citoyen dans son rapport avec l’Administration sont aussi nombreuses que variées, commençant par l’accueil et passant par la communication, jusqu’au traitement des dossiers et des documents, a souligné le Souverain, indiquant que ces difficultés s’apparentent désormais dans l’esprit du citoyen à « un véritable parcours du combattant ».