Au cœur de l’Afrique, la Zambie, qui se situe au croisement de l’Afrique australe, centrale et de l’Est, fait face à de multiples défis économiques ayant contraint le gouvernement à adopter des réformes structurelles afin d’amorcer la reprise de la croissance freinée par la chute des cours du cuivre.
L’économie zambienne, qui avait enregistré des taux de croissance soutenus grâce à des politiques libérales et un prix du cuivre élevé dans les marchés internationaux entre 2004 et 2011, subit depuis plus de deux ans un ralentissement de l’activité.
Après 5 % en 2014, la croissance économique en 2015 s’est située à 3,6 % et avoisinerait 3,4 % en 2016.
Plusieurs facteurs concomitants ont contribué à cette situation, notamment l’absence d’accélération de l’activité résultant de la faiblesse persistante des prix du cuivre, principale source de devises, la chute de la demande de la Chine, 1er partenaire commercial du pays avec 43 % des ventes finales, et les effets de la sécheresse sur le secteur agricole et la production électrique (90 % de l’électricité provenant de l’hydroélectricité).
Ayant dû assumer jusqu’au milieu des années 1990 l’héritage difficile de la période de l’ancien président Kenneth Kaunda, marquée par l’étatisation de l’économie et l’endettement insoutenable, la Zambie a été contrainte de mener des réformes structurelles pour renouer avec la croissance et restructurer son économie basée sur le secteur minier qui représente 70 % des exportations du pays, 25 % des revenus budgétaires et crée 60.000 emplois directs.
La Zambie, second producteur africain de cuivre après la RDC et huitième producteur mondial, a traversé en 2015 une mauvaise passe dont le point de départ a été une forte hausse des dépenses et un déficit budgétaire qui a plus que doublé.
Pour remédier à cette situation, le gouvernement zambien a adopté plusieurs mesures et mis en place des plans sectoriels ayant permis d’attirer de nouveaux investissements et retrouver le chemin de la croissance.
Soutenue par les bailleurs de fonds et les institutions internationales comme le FMI, la Zambie a mis en place une politique de diversification économique active pour redorer le blason de son économie et convaincre les investisseurs étrangers de la crédibilité de son savoir-faire.
Ainsi, les flux d’investissements directs étrangers ont atteint 2 milliards de dollars ces deux dernières années grâce notamment à la rationalisation de sa politique budgétaire.
Les gouvernements successifs ont mis en œuvre avec succès plusieurs réformes telles que les programmes de privatisation des secteurs les plus importants et la suppression du contrôle des changes qui lui ont valu l’obtention en 2014, d’une notation de B+ (perspective stable) par les agences Fitch et Standard & Poor’s.A travers ces différentes mesures, le gouvernement zambien a pour objectif de contenir le déficit budgétaire (à 6,7% du PIB avec un objectif de 3.3% pour 2017) et l’inflation (7.3% en septembre 2015 contre 7.8% en septembre 2014), ainsi que de stabiliser le cours de la monnaie nationale, le kwacha suite à la politique menée par la banque centrale.
L’une des principales priorités actuelles de la Zambie est de relever le défi énergétique, la sécheresse faisant chuter le rendement de l’hydroélectricité. Pour faire face à cette situation, le gouvernement a annoncé 4,3 milliards de dollars d’investissements dans l’électricité, et en appelle aux investissements étrangers dans les énergies renouvelables.
Il poursuit également une stratégie de diversification vers l’agriculture (maïs, sucre, coton, tabac, élevage, etc) et le tourisme et souhaite attirer les investisseurs étrangers dans ces secteurs.
Soutenue par ces mesures, la Zambie, une des principales destinations du tourisme des safaris dans l’Afrique australe, est déterminée à exploiter de nouveaux chemins pour diversifier son économie et réduire sa dépendance au cuivre.