La communauté internationale s’émeut de la violation du cessez le feu depuis que le Maroc a décidé, souverainement, de briser un « statut quo » dont s’est accommodé la Minurso face à l’occupation par des séparatistes du Polisario le seul point de passage terrestre qui lie le Maroc à la Mauritanie. Si la réaction ferme de Rabat s’est fait attendre, c’est justement pour permettre à la communauté internationale d’entreprendre les mesures nécessaires pour ne pas perpétuer un « fait accompli » que les séparatistes s’acharnaient à instaurer sur cette partie du territoire national assimilée à un « no man’s land », statut que les casques bleus déployés dans la région depuis le cessez le feu conclu il y a des décades se devaient de « consacrer » sur le terrain. Si violation du cessez-le-feu il y a eu, et le Maroc a pris à témoin la communauté internationale, elle est bien l’œuvre du Polisario et de ses conseillers algériens.
Aujourd’hui que le passage est dégagé, le « ouf » de soulagement est perceptible du côté mauritanien qui se contentait de suivre de loin l’évolution de la situation. En tout cas, le commerce a bel et bien repris au niveau de ce passage névralgique.
Grâce au professionnalisme dont ont fait preuve les éléments des FAR dépêchés sur les lieux pour une opération de « nettoyage », l’action « policière » qui n’a pris que quelques minutes, a été rondement menée. Mission accomplie, donc, pour l’armée marocaine qui assure avoir, en parallèle, mis en place un cordon de sécurité susceptible de mettre à l’abri la zone de toute turbulence.
A l’ONU, comme à l’UA, les appels au calme se multiplient. Car depuis, les séparatistes du Polisario ont cru bien faire de décider, par « décret présidentiel« , de relancer la lutte armée. La question qui se pose dès lors serait de savoir si l’Algérie, pays qui accueille cette sécession sur son sol, s’astreindra à respecter les termes dans lesquels a été rédigé le communiqué émanant de sa diplomatie.
Le Maroc qui a fait montre de sa force tranquille dans la gestion de cette crise qui n’a que trop duré, saura tirer les conclusions de toute évolution sur le terrain. Il l’a d’ailleurs démontré de la manière la plus claire du côté de Mahbès où il a mis en déroute une colonne armée que les séparatistes ont mobilisé pour s’attaquer aux fortifications mises en place par les FAR. Ceux qui phosphorent sur un prétendu piège dans lequel le Royaume aurait marché tête baissée font fausse route… Si piège il y a, il se refermera sur ceux qui l’ont si intelligemment tendu. Surtout que la question du Sahara continue à mobiliser les Marocains plus que jamais.
Pr Abderrahmane Mekkaoui