Incriminé urbi et orbi par une armada de conventions, résolutions et législations internationales, l’enrôlement des enfants, ce crime innommable qui demeure pourtant légion chez les tortionnaires du “polisario”, est cette fois dénoncé par un pan de l’Art marocain, en l’espèce de la musique hassanie.
L’histoire de l’un de ces enfants soldats embrigadés par le “polisario” en violation, entre autres, de la convention internationale des droits de l’enfant, est racontée cette fois à travers la chanson “‘Oudo Lwatankom, (revenez dans votre patrie), sortie vendredi dernier en clip vidéo.
Co-écrite par Mohamed Ayouch, musicien de profession et youtuber originaire de la ville d’Assa en featuring avec Mohamed Jbara, une des meilleures références du rock marocain et co-auteur de “passer les frontières”, la chanson décrit l’itinéraire d’un enfant en treillis militaire, en référence à ses semblables détenus et forcés à porter les armes par le “polisario”, fuyant les camps de la honte et retrouvant béatement la liberté au milieu de sa patrie.
Interrogé par la MAP sur le principal message de cette œuvre qui, non seulement peint avec brio le triste tableau de ces enfants mais barre également la route aux simulacres de séparatistes du “polisario”, M. Ayouch répond qu’il s’agit d’un “appel” à libérer les enfants séquestrés par ces “criminels de guerre” pour qu’ils regagnent leur mère patrie et vivre en liberté, révélant que “deux autres chansons sont prévues” et traiteront des sujets similaires.
La chanson, réalisée par Youssef El Kamili, a en effet enregistré un fort engouement depuis sa mise en ligne le 5 février. Elle a été jusque-là vue près de 66.000 fois seulement sur Youtube et les “likes” ont dépassé les 10K.
M. El Kamili, lui même natif du Sud, estime que le “polisario” s’est décarcassé, pendant plusieurs années, pour booster “la culture”, notamment en recourant à des manœuvres illicites comme le détournement des aides dans le but de relayer des tartufferies en guise de défense d’une “cause” chimérique.
“Il s’agit d’une bande de criminels qui embrigadent les enfants, violent les femmes, commettent des actes de banditisme et qui passent, sans sourciller, pour des artistes”, a-t-il affirmé.
Le cœur éprouvé par l’absence des siens, il dit connaître depuis son enfance “ce que valent les séparatistes du +polisario+”, faisant savoir que plusieurs de ses proches sont encore séquestrés dans les camps de Tindouf.
Le clip, filmé dans la région d’Assa-Zag ainsi qu’au Mahbes, se veut donc d’être une autre manière de sonner le glas de ces exactions par le biais de la musique, laquelle agit dans ce cas d’espèce pour que la communauté internationale soit au courant de ces actes.
Et pour qu’elle le soit, la chanson était voulue et écrite en langues hassanie et espagnole pour que “le message soit bien passé”, a indiqué à la MAP pour sa part M. Jbara.
“On veut que ces enfants sans éducation, ni santé ni avenir soient aussitôt libérés pour rejoindre le Maroc, leur mère Patrie”, a-t-il ajouté.
En effet, selon l’Unicef, les enfants risquent plus de devenir des enfants soldats s’ils sont séparés de leur famille, ont quitté leur domicile, vivent dans des zones de combat ou sont peu scolarisés.
A cet égard, le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés est entré en vigueur en 2002. Il prohibe la participation d’enfants de moins de 18 ans à des hostilités, en relevant l’âge minimum (15 ans) préalablement fixé par la CDE et les Conventions de Genève de 1949 et leurs Protocoles additionnels de 1977.
Les miliciens du “polisario” et leurs marionnettistes doivent alors, si l’on se réfère à ces seules législations internationales sus-indiquées, répondre de leurs actes devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.
Par Saad BOUZROU , MAP (10/02/2021)