(Source :Adil Faouzi MWN) Les récents développements en Syrie ont révélé la capture d’environ 30 militants du Front Polisario par les forces d’opposition syriennes à Alep, justifiant les inquiétudes quant à l’influence croissante de l’Iran en Afrique du Nord ainsi que son rôle dans la formation de groupes séparatistes.
Selon des sources sécuritaires qui se sont adressées à des médias, les militants du Polisario furent arrêtés vers le 3 décembre 2024 à Alep après avoir été lâchés par les forces du régime d’Al-Assad lfuyant devant les forces de résistance.
L’ancien député irakien Omar Abdul Sattar a d’abord attiré l’attention sur l’incident, affirmant que les militants avaient été retrouvés dans un camp de la campagne d’Alep après y avoir été conduits par l’Algérie soutenue par l’Iran.
« Ils étaient sous la supervision du conseiller militaire iranien Borhashmi, (qui fut tué), pour recevoir une formation militaire avant leur retour prévu à Tindouf à partir de laquelle ils devraient mener des opérations de guérilla dans les territoires marocains », a-t-il noté.
Il est à souligner qu’« Après avoir suivi une formation spéciale sous la direction de conseillers militaires iraniens dans les camps de Tindouf, ils sont entrés en Syrie il y a plusieurs mois en utilisant des passeports algériens », a déclaré une source de sécurité marocaine à un site d’information local. Leur mission aurait consisté à soutenir le régime de Bachar Al-Assad contre d’éventuelles offensives de l’opposition.
Efforts diplomatiques algériens pour la libération
L’incident a suscité une action diplomatique immédiate de la part de l’Algérie. Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a discuté de la question lors d’un appel téléphonique avec son homologue syrien dernièrement.
L’ambassadeur d’Algérie en Syrie, Kamel Bouchama, a tenté de minimiser l’a situation’incident en soulignant que « 500 Algériens vivent à Alep », sans aborder directement la présence des militants du Polisario.
Toutefois des sources diplomatiques indiquent que l’Algérie recherche activement une médiation turque pour la libération des militants du polisario, compte tenu de l’influence de la Turquie sur les groupes d’opposition syriens. Le gouvernement algérien a également mis en place une cellule de crise pour gérer la situation, en fournissant des numéros de téléphone d’urgence à ses citoyens en Syrie.
Connexion iranienne et formation militaire
D’autres détails sur l’implication de l’Iran ont émergé grâce à Fahad Almasri, chef du Front de salut national syrien, qui a révélé dans un article publié dans le média israélien Yedioth Ahronoth que « les Gardiens de la révolution iraniens ont envoyé environ 200 éléments du Polisario, soutenus par l’Algérie et l’Iran, dans le sud de la Syrie ».
Ces forces étaient spécifiquement stationnées à l’aéroport militaire de Thaala et affectés au bataillon de défense aérienne de Sweida et à la 90e brigade, située à seulement 20 kilomètres du plateau du Golan.
Almasri a révélé que l’Iran a formé des éléments du Polisario dans des bases de l’armée syrienne dans la campagne de Daraa au cours des trois dernières années. Et Almasri de s’interroger sur les motivations de l’Algérie à soutenir le Polisario dans son hostilité envers le Maroc tout en maintenant un fort soutien au régime d’Al-Assad en Syrie et en s’alignant avec la République islamique d’Iran contre le peuple syrien !
Et le militant politique syrien d’avertie que la milice du Polisario représente désormais une menace pour la sécurité nationale de l’Algérie, d’autant plus qu’elle a commencé à recevoir des ordres directs des dirigeants iraniens.
L’opération de formation s’inscrit dans le cadre de la présence militaire plus large de l’Iran en Syrie, où Téhéran maintient plus de 60 milices réparties dans plus de 520 endroits.
Les récents changements tactiques dans la région ont vu le Hezbollah évacuer de nombreuses positions dans le sud de la Syrie, en face du plateau du Golan, ces postes étant occupés par des membres de la milice des Forces de mobilisation populaire, dont beaucoup ont été naturalisés par le régime d’Al-Assad.
La figure de l’opposition syrienne a souligné que le déploiement par l’Iran d’éléments du Polisario en Syrie renforce les exigences internationales de désigner cette organisation comme un groupe terroriste.
Il a souligné que « le Front Polisario menace, non seulement l’intégrité territoriale du Maroc, mais constitue aussi une menace pour le système de sécurité régional, d’où l’urgence d’éliminer cette organisation et de demander des comptes à tous ceux qui la soutiennent et l’assistent ».
Contexte historique et implications
Ce n’est pas la première fois que le Front Polisario est impliqué dans des conflits régionaux. En 2011, les militants du groupe ont combattu aux côtés des forces de Kadhafi en Libye, bien que leur soutien n’ait pas permis d’empêcher l’effondrement du régime. Depuis 1980, la Syrie a maintenu sa reconnaissance de la pseudo « RASD » du groupe séparatiste.
Il serait pertinent de rappeller la décision du Maroc en 2018 de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran en raison du rôle de Téhéran dans l’armement et la formation des militants du Polisario par le biais du Hezbollah. Les sources diplomatiques ont constamment souligné le rôle de l’Algérie en tant que facilitateur dans cette alliance, fournissant le soutien logistique nécessaire entre le groupe séparatiste, le Hezbollah, et l’Iran.
Ces récents développements plaident en faveur d’une réaction internationale menant à désigner le Front Polisario comme une organisation terroriste, en particulier compte tenu de ses liens documentés avec l’Iran . Avec le retour à la Maison Blanche de Donald Trump en 2025, qui avait précédemment reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara, une telle désignation pourrait devenir une réalité.
La présence de militants du Polisario en Syrie met en exergue la stratégie globale de l’Iran visant à étendre l’influence de ce pays dans la région du Maghreb. Les analystes de la sécurité suggèrent qu’en renforçant militairement le Polisario, Téhéran vise à créer une nouvelle zone d’instabilité, menaçant potentiellement la sécurité régionale au-delà de l’intégrité territoriale du Maroc.