Les Marocains victimes de l’expulsion arbitraire d’Algérie organisent une marche silencieuse au cœur de la capitale française, Paris.

? l’occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire de l’expulsion collective et arbitraire d’environ 45 000 familles marocaines d’Algérie au cours du mois de décembre 1975, en réaction algérienne de représailles à l’organisation par le Royaume du Maroc de la Marche Verte pacifique le 6 novembre de la même année pour la récupération de nos provinces du Sud et l’achèvement de l’intégrité territoriale, l’Association des Marocains Victimes de l’Expulsion Arbitraire d’Algérie (AMVEAA), en partenariat, coopération et coordination avec la Fédération des Marocains Résidant à l’?tranger (FMRE), a organisé le samedi 13 décembre 2025 une marche pacifique et silencieuse au cœur de la capitale française Paris, de 14h30 à 16h30, en présence d’un groupe de victimes et de leurs familles venues de plusieurs pays européens voisins, ainsi que de personnalités associatives et de défense des droits humains étrangères solidaires.

La marche, symbolique et assimilée à la « Marche noire », est partie de la place de Clichy pour rejoindre la rue Narvik, à proximité de l’ambassade d’Algérie. Le soir du même jour, une rencontre ouverte s’est tenue sous la présidence de la Présidente de la Fédération. Elle a débuté par la projection d’un film documentaire sur ce drame national, suivie d’interventions des membres du bureau national de l’Association et de témoignages de victimes, en présence de personnalités parlementaires, politiques, médiatiques et associatives françaises et européennes. Cette rencontre s’est conclue par la signature d’un accord de partenariat et de coopération entre l’Association et la Fédération.

? l’ouverture de cette rencontre, Mme Souhir Beligh, Présidente de la Fédération des Marocains Résidant à l’?tranger, a souhaité la bienvenue aux participants, en rappelant le contexte de l’engagement de l’organisation pour la sensibilisation et la promotion de cette cause humaine et nationale.

De son côté, le Président de l’Association des Marocains Victimes de l’Expulsion Arbitraire d’Algérie, Miloud Chaouch, a exprimé sa reconnaissance à la Fédération et adressé ses vifs remerciements à l’ensemble de ses membres pour le soutien matériel et moral apporté à la réussite de cette manifestation internationale. Il a rappelé que, depuis sa création en 2006, l’Association s’est donné pour mission de mieux faire connaître et sensibiliser à la situation des victimes du déplacement forcé d’Algérie, ainsi que d’assurer la prise en charge et la défense de leurs droits devant les instances compétentes au Maroc et à l’étranger.

De son côté, le coordinateur général de l’Association, M. Mostafa Maissa, a rappelé les principales étapes du combat militant et du plaidoyer menés par l’Association depuis sa création, qui ont abouti à l’adoption de plusieurs recommandations onusiennes établissant la responsabilité de l’?tat algérien en matière d’indemnisation et de réparation du préjudice, tout en appelant le Maroc à œuvrer à la réintégration sociale et économique des victimes et à intensifier les efforts internationaux pour leur rendre justice.

M. Hassan Maissa, coordinateur régional de la région de l’Oriental, a présenté des témoignages poignants sur les épreuves vécues avec sa famille et les autres victimes, notamment les agressions, les disparitions, la dislocation des familles, la torture, les viols, la confiscation des biens et des avoirs, ainsi que des cas d’homicides.

Sur le plan juridique, le conseiller juridique de l’Association et membre de son bureau national, M. Abdeljalil Boudarbala, a exposé l’ensemble des crimes contre l’humanité commis par l’?tat algérien et les mécanismes de réparation du préjudice prévus par les instruments onusiens, tant au niveau collectif qu’individuel, y compris le recours à la Cour pénale internationale.

En réponse aux questions et observations des participants, la rencontre a abouti aux recommandations
suivantes :

• Poursuivre, dans le cadre de la convention de partenariat, les actions de l’Association et de la Fédération visant à faire connaître la situation des Marocains victimes du déplacement forcé collectif depuis l’Algérie, à les accompagner et à défendre leurs droits légitimes auprès des instances internationales compétentes ;
• Appeler les ?tats algérien et marocain à mettre en œuvre, chacun en ce qui le concerne, les recommandations onusiennes avec le sérieux requis ;
• Continuer la sensibilisation autour de la cause des Marocains victimes de l’expulsion arbitraire d’Algérie, à l’échelle nationale et internationale, et exhorter le gouvernement marocain à intégrer cette question dans les programmes scolaires, dans la matière d’histoire à partir du cycle du baccalauréat, ainsi que dans les facultés de droit, d’économie, de sciences sociales, de lettres et de sciences humaines, et dans les grandes écoles, afin de préserver la mémoire collective et d’éviter la répétition de telles tragédies ;
• Inviter le gouvernement marocain à fournir tous les moyens de soutien nécessaires aux activités de l’Association, notamment en ce qui concerne la programmation d’activités parallèles lors des échéances onusiennes et la participation aux forums internationaux des droits de l’homme, ainsi que l’appui juridique, le conseil et le financement relatifs au dépôt d’une ou de plusieurs actions en indemnisation devant les juridictions compétentes contre les autorités algériennes ;
• Poursuivre les efforts de recensement des victimes directes ou de leurs ayants droit, de documentation des témoignages oraux, de collecte des archives disponibles et de revendication de l’accès aux archives détenues par le gouvernement marocain et le Comité international de la Croix-Rouge.

Source : Bureau national de l’Association des Marocains Victimes d’Expulsion Arbitraire d’Algérie (AMVEAA)

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