Le FMDH de Marrakech : Une fourmilière en action malgré le mauvais temps

aaaaa.maraakMarrakech, 28 nov. 2014 (MAP)- Assurément, rien ne semble dissuader les organisateurs et encore moins les participants au 2ème Forum mondial des droits de l’Homme (FMDH) dont les travaux se poursuivaient, vendredi à Marrakech, contre vents et marées par un temps marqué, depuis la veille, par des précipitations ininterrompues.

Dès 9H30, une unité des sapeurs-pompiers s’affairait à pomper les eaux de pluies qui se sont amassées à l’entrée du village du Forum, juste à côté du centre de presse où des journalistes de tous bords et supports et de divers pays planchaient sur leur travail, non sans allusion aux pluies.

Ici, entre deux frappes de clavier, on épilogue sur la hauteur des pluies et les prévisions météorologiques pour les deux jours à venir, avec des références en intermittence tantôt aux routes coupées, tantôt à la capacité des chapiteaux à résister aux précipitations.
Signe de préoccupation ou geste de témérité, le président du CNDH Driss El Yazami a assuré, lors d’un point de presse, que les organisateurs sont en contact permanent avec les autorités locales de Marrakech pour parer à toute éventualité liée aux intempéries.

Les allées du village ont beau être couvertes et munies d’accès pour les personnes souffrant de handicap, la pluie aura tout submergé sur son passage. Dans la foulée, les participants ont troqué leurs vêtements habituels contre d’autres plus sûrs pour mieux être au chaud. Capuchons, pull-overs, écharpes, bottes, imperméables et parapluies ont, comme par enchantement, supplanté du décor les costumes-cravates, tailleurs et autres accoutrements mondains.

A l’image d’une fourmilière constamment en action, les différents sites du village du forum, qui regroupe un total de 14 salles, dont une réservée aux plénières d’ouverture et de clôture, n’ont pas désempli. Dans les salles de ce village, baptisées des noms d’illustres personnalités ayant marqué les avancées des droits de l’Homme au Maroc, les haut-parleurs, comme les orateurs, rivalisent en rhétorique et en dextérité.

Ainsi, en est-il de la salle Fatima Aït Ettajer où des participants planchent sur le handicap et les droits de l’Homme, dont le droit à la santé, la salle Edmond Amran El Maleh où il est question de la santé mentale et droits de l’Homme, avec un focus sur la situation des professionnels de la santé face à la torture, la salle Zhour El Alaoui où l’on parle de l’interaction des Etats avec les mécanismes onusiens de promotion et de protection des droits de l’Homme, ainsi que de l’accès à la justice.

Dans la salle Mohamed Berdouzi, l’accent est mis sur le rôle de la justice dans la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels et la justice transitionnelle, alors que dans la salle Mai Fatma on parle de la ville et des droits de l’Homme et des systèmes régionaux des droits de l’Homme et leur protection effective, tandis que dans la salle Abraham Serfaty il est question du droit à l’éducation pour tous et de l’économie sociale, solidaire et environnementale.

Des participants planchent dans la salle Habiba Zahi sur l’éducation aux droits de l’Homme au 21ème siècle et sur le droit à l’eau comme vaste champ pour les droits de l’Homme, d’autres examinent dans la salle Abdelaziz Meziane Belfkih sur la protection des défenseurs des droits humains et la protection des journalistes et la lutte contre l’impunité, alors que dans la salle Bani El Ayachi il est question de l’abolition de la peine de mort, des droits des jeunes et droit international.

Dans l’entretemps, la salle Abdellah El Oualladi réunit des intervenants de divers horizons autour d’expériences internationales de la diversité linguistique et culturelle et la thématique des accords de libre-échange politique, de voisinage et impacts sur les droits de l’Homme, la salle Driss Benzekri abrite une rencontre d’évaluation des mécanismes internationaux et nationaux de lutte contre la violence de genre, au moment où un débat sur le leadership féminin est animé à la salle Assia El Ouadie.

Plus de 5.000 participants, venant de 94 pays, des centaines d’ONG locales et internationales et des dizaines d’experts nationaux et étrangers prennent part à ce 2ème FMDH qui se poursuivra jusqu’au 30 novembre avec à la clé un dense programme d’échange et de partage d’expériences, de cultures et d’ambitions.

Ce grand-messe planétaire des droits de l’Homme, une première en terre africaine, promet d’émettre une série de recommandations et de propositions relatives à l’amélioration du système des Nations-Unies des droits de l’Homme, la promotion de la coopération internationale et le renforcement des capacités des acteurs et des intervenants dans ce domaine, la consécration des meilleures pratiques en la matière et la définition des problématiques et des enjeux à venir.

Entre les séances d’ouverture et de clôture, près de 200 espaces de discussion, de rencontres et de formation sont programmés, des forums thématiques organisés conjointement par des ONG marocaines et internationales, des ateliers de formation, des événements spéciaux à l’initiative des institutions marocaines en présence de leurs homologues internationaux, des activités internes et des activités autogérées.

Outre une douzaine de forums dédiés aux femmes, cette édition met l’accent sur les droits des jeunes, des enfants, des migrants et des personnes en situation de handicap avec plus de 50 activités et une action de sensibilisation sur les droits de l’Homme.

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