Le nouveau modèle de développement régional pour les provinces du Sud doit être intégré, durable et créateur de richesses et d’emplois en faveur des populations locales, a indiqué le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Chakib Benmoussa.
Le modèle en vigueur a atteint ses limites et des inflexions majeures, en phase avec les aspirations des populations locales, semblent nécessaires, a ajouté Benmoussa dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience que lui a accordée le Roi Mohammed VI, mercredi au Palais Royal à Agadir, et consacrée à la présentation de la note de cadrage relative à l’élaboration d’une plateforme pour un modèle de développement régional pour les provinces du Sud.
Ainsi, le Conseil envisage d’apporter des réponses aux questions structurantes qui handicapent le développement actuel des provinces du Sud et qui concernent les volets économique, social, culturel, développement humain, aménagement du territoire, environnement et gouvernance, a poursuivi le président du CESE.
Dans sa démarche le conseil s’appuiera sur les fondamentaux définis par la constitution, ainsi que sur les objectifs de la charte sociale élaborée par le CESE, dans le respect des spécificités de la région, a-t-il indiqué, notant que la note de cadrage précise la méthodologie qui sera suivie par la Conseil et qui veillera à une participation des populations et institutions concernées.
L’objectif, a-t-il dit, serait de favoriser l’éclosion d’une économie locale viable et attractive, pouvant transformer les provinces du sud en un trait d’union avec l’Afrique et un pô le régional de coopération, de prospérité et de paix dans le sous-ensemble régional du grand nord-ouest africain.
A ce stade de l’analyse, et sous réserve de confirmation, le CESE considère qu’une inflexion majeure du modèle de développement en vigueur, s’avère nécessaire, a estimé le président du Conseil, pour qui le modèle actuel semble avoir atteint ses limites, et ne paraît plus en mesure de répondre à l’ambition de développement fixée par SM le Roi, en phase avec les aspirations des populations locales.
Le CESE, a-t-il expliqué, se propose de concentrer une partie de ses travaux sur les réponses à apporter aux questions structurantes qui handicapent le développement actuel et aussi celles qui libèrent l’énergie et suscitent la mobilisation.
Selon Benmoussa, ces questions sont regroupées autour de cinq volets.
Il s’agit en premier lieu, a-t-il précisé, de créer les conditions de l’émergence et la pérennité d’un secteur productif, jeter les bases d’une économie sociale et solidaire appuyée sur les traditions et le savoir-faire local, définir des modalités transparentes de gestion des ressources naturelles à même de faciliter le recours aux IDE dans le domaine de l’exploration et de la valorisation de ces ressources et d’impacter le développement et les conditions de vie des populations locales.
Le volet social et culturel consiste, quant à lui, à favoriser la mixité entre les différents segments de la population, définir des filets de sécurité pour les plus vulnérables, proposer des mesures positives en faveur des populations locales dans les domaines économique et social, favoriser un retour digne et une intégration réussie des populations sahraouies actuellement dans les camps de Tindouf, dans le respect des règles de justice sociale et d’équité, valoriser le patrimoine culturel de la région comme composante structurante de son identité et de levier de création de richesses.
Concernant le développement humain, l’amélioration des indicateurs d’éducation, de formation, de savoir, de santé ainsi que les politiques de lutte contre la pauvreté, l’exclusion, la marginalité, et la vulnérabilité pour garantir la dignité des populations locales et renforcer le bien-être et la cohésion sociale, devraient être au c?œur des inflexions majeures du modèle de développement actuel.
De même, a poursuivi Benmoussa, le CESE analyse les voies pour mettre en ?œuvre une politique des villes qui prend en compte les exigences de l’aménagement du territoire et de la durabilité et sauvegarder les écosystèmes en péril, avec une priorité à la baie de Dakhla.
Enfin, en matière de gouvernance le Conseil accordera de l’importance à la cohérence d’ensemble des politiques publiques qui concernent les provinces du Sud, proposera des mécanismes de pilotage institutionnel et de conduite du projet de développement qui s’appuient sur la participation effective des populations et la mobilisation des forces vives de la région, et qui favorisent une gestion graduelle de la transition pour minimiser les risques et réussir à court terme des projets à fort impact qui renforcent l’adhésion et la confiance.
Il ressort également de la note que le CESE s’est fixé comme objectif de produire le rapport final avant la fin du mois d’octobre 2013, avec un rapport intermédiaire à la fin du mois de Mars 2013.
En sus de l’élaboration de la note de cadrage, les principales phases des travaux du CESE consisteront en la réalisation d’un diagnostic approfondi du modèle actuel de développement des provinces du Sud et l’analyse, l’identification des inflexions majeures nécessaires, ainsi que la proposition de scenarios de développement, des grands axes du programme d’action et les modalités de mise en œuvre du modèle de développement et les mécanismes de sa gouvernance, a fait savoir Benmoussa.
Pour garantir une approche participative, le CESE organisera, tant au niveau national que régional, plus d’une cinquantaine de réunions, ateliers et forums avec les acteurs et les institutions concernés, et recueillera les contributions des citoyens et des experts à travers l’activation de son site web « al moubadara lakome ».
Et de conclure que la réussite de toutes les étapes de ce processus, reste tributaire du degré d’engagement de l’ensemble des composantes du Conseil Economique, Social et Environnemental, de l’appui fort des départements ministériels à l’échelle centrale et régionale et de l’adhésion des différents acteurs et forces vives des provinces du Sud du Royaume.