Marrakech, le 2 mars 2020 (MAP) – Les ministres des Affaires ?trangères des pays de la Méditerranée Occidentale ont appelé, lundi à Marrakech, à la nécessité d’œuvrer de concert et dans un esprit de partenariat pour une gestion efficace, novatrice, responsable et mutuellement bénéfique de la migration et la mobilité.
Dans la Déclaration finale ayant sanctionné les travaux de la 8-ème Conférence Ministérielle du Dialogue 5+5 sur la Migration et le Développement, tenue les 01 et 02 mars dans la cité ocre, les ministres ont réaffirmé leur volonté commune de continuer à travailler sur la base d’une approche globale, concertée et équilibrée du Dialogue en matière de traitement de la problématique migratoire, basée sur la responsabilité équitablement partagée et la solidarité agissante, en vue d’une meilleure gestion des flux migratoires.
Ils ont également mis en avant la nécessité de mettre en place un espace régional de dialogue et de coopération en matière de migration et de développement qui peut contribuer à la dynamique internationale dans le domaine de la migration.
Soulignant l’importance de valoriser les apports positifs de la migration pour les pays des deux rives de la Méditerranée et de promouvoir les valeurs du respect mutuel, de la tolérance et du vivre-ensemble en paix, ils se sont engagés à utiliser tous les leviers, dont ils disposent, pour relever ce défi en s’appuyant sur les principes de responsabilité partagée, de solidarité agissante et de confiance mutuelle.
A cette occasion, les ministres ont réaffirmé leur attachement au “Dialogue 5+5” en tant que cadre fondamental de la coopération euro-méditerranéenne, représentant un modèle de partenariat Nord-Sud, ayant démontré son efficience et son utilité pour consolider les liens entre les deux rives de la Méditerranée Occidentale.
Dans le premier axe portant sur “les politiques en matière de migration”, ils ont souligné la nécessité de la mise en place de politiques nationales globales et intégrées en matière migratoire qui appréhendent cette question selon une approche à la fois ambitieuse et réaliste en accordant une place importante à la dimension humaine.
Ils ont appelé à encourager la création et le renforcement de la coopération entre les centres nationaux de recherche et de formation sur les migrations afin d’améliorer la compréhension du phénomène migratoire et contribuer à changer les perceptions souvent négatives de la migration.
ils ont aussi plaidé pour établir un dialogue ouvert et régulier au niveau des experts, dans l’objectif d’élaborer des stratégies concertées en matière migratoire qui répondent aux attentes des pays du “Dialogue 5+5” et prennent en considération toutes les dimensions de la migration, notamment socio-économique et humaine, tout en insistant sur l’importance d’une coopération active pour une mise en œuvre efficace des stratégies concertées ainsi que sur la nécessité de renforcer les capacités institutionnelles des instances étatiques et de la société civile.
S’agissant de “la mobilité et la migration régulière”, les ministres ont reconnu l’importance que revêt la question de la facilitation de la délivrance des visas et se sont engagés à intensifier leur dialogue et leur coopération pour la simplification des procédures y afférentes et le renforcement des aspects de la sécurité des outils informatiques utilisés dans ce cadre et encouragent la mobilité, notamment des acteurs scientifiques, économiques, culturels et autres qui contribuent au renforcement de la coopération en Méditerranée Occidentale dans l’intérêt de tous et dans le respect des règles en vigueur.
Dans ce sens, ils ont invité les services nationaux concernés à œuvrer pour la facilitation d’une migration régulière qui répond aux besoins des pays à travers l’échange d’informations sur les possibilités offertes par les marchés du travail, la mise en réseau des agences nationales de promotion de l’emploi et la conclusion d’accords bilatéraux de migration de main d’œuvre.
Concernant le volet “migration et développement”, les ministres ont réaffirmé leur volonté commune visant à traiter les causes profondes du phénomène migratoire entre les pays d’origine, de transit et d’accueil, dans un esprit d’équité, de responsabilité partagée et de solidarité agissante.
ils ont également insisté sur l’importance d’agir pour la promotion du développement durable des pays d’origine et de transit dont l’impact sur les migrations est indéniable. Ils réitèrent leur soutien à la mise en œuvre des programmes visant le développement des régions à fort potentiel migratoire et la création d’emplois et expriment leur appui aux initiatives ayant pour objectif de réduire les écarts de développement entre les territoires, et ce sur la base du principe de co-appropiation.
En matière d’”intégration des migrants”, les ministres ont salué les efforts menés pour assurer une intégration paisible et harmonieuse des migrants en situation régulière dans leurs pays d’accueil, dans le respect des lois nationales.
Ils ont souligné également la nécessité de renforcer la coopération dans ce domaine afin d’optimiser les politiques d’intégration et de mettre en place les mécanismes et outils nécessaires, en s’inspirant des meilleures pratiques aux niveaux régional et international.
Ils ont de même mis l’accent sur l’importance d’œuvrer pour assurer un traitement équitable aux migrants en situation régulière dans leur pays d’accueil, préserver leur dignité et assurer le respect des droits de l’Homme, notamment, en ce qui concerne la lutte contre toutes les formes de discriminations, le racisme et la xénophobie, tout en oeuvrant en vue de promouvoir l’égalité à l’accès aux services sociaux, à la formation professionnelle et au Droit du Travail aux migrants réguliers, ainsi qu’en ce qui concerne la portabilité de leurs droits sociaux, à travers la conclusion et la ratification d’accords et conventions, en la matière.
S’agissant de l’axe relatif à “la migration irrégulière, trafic des migrants et traite des êtres humains”, les ministres ont réaffirmé l’intérêt qu’ils attachent à la coopération et aux échanges d’informations dans le domaine de la lutte contre les réseaux de traite des personnes et de trafic des migrants et de la fraude documentaire, soulignant la nécessité de coordonner leur action en matière de prévention et de réduction de la migration irrégulière, à travers une coopération renforcée entre les acteurs étatiques compétents.
Ils se sont également mis d’accord sur la nécessité de renforcer leur coopération dans le domaine de la prévention de la migration irrégulière, du contrôle des frontières et de sauvetage des migrants en mer et de la réadmission des nationaux, qui est un axe de coopération à appréhender dans le cadre d’une approche globale respectueuse des droits des personnes, conformément au droit et aux accords existants, et en concertation avec les pays d’origine.
Ils ont réitéré leur engagement à accorder une attention particulière à la protection et à la prise en charge des victimes de la traite des personnes, ainsi qu’au partage de bonnes pratiques en la matière.