Marrakech, le 2 mars 2020 (MAP) – Le ministre maltais des Affaires étrangères et européennes, Evarist Bartolo, a souligné, lundi à Marrakech, l’urgence de trouver des solutions réalistes et pragmatiques à la question migratoire dans la Méditerranée occidentale.
La Méditerranée occidentale est appelée aujourd’hui plus que jamais à trouver des solutions réalistes, pragmatiques et durables à la question migratoire dans le cadre du dialogue et de la concertation, a relevé M. Bartolo à l’ouverture des travaux de la 8-ème Conférence Ministérielle du Dialogue 5+5 sur la Migration et le Développement.
La gestion des flux migratoire n’est pas une question facile à résoudre, eu égard à la complexité de ce phénomène, ce qui exige de promouvoir la coopération stratégique entre l’ensemble des partenaires pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, a-t-il indiqué.
Il a, par ailleurs, passé en revue les efforts déployés dans ce sens afin d’adopter une approche globale et concertée intégrant les dimensions de sécurité et de développement socio-économique, notant que cette conférence constitue une opportunité idoine pour élargir le partenariat entre les pays du nord et ceux du sud de la Méditerranée.
De son côté, l’ambassadeur de la République tunisienne au Maroc, Mohamed Ben Ayyad a mis en avant l’importance de l’intégration régionale pour apporter des réponses efficaces et efficientes à plusieurs défis socio-économiques et sécuritaires dans la région, dont la question migratoire.
Dan ce sens, il a appelé à élaborer une nouvelle politique qui tient compte des exigences des deux rives de la méditerranée et à asseoir les bases solides d’une coopération fructueuse entre les pays de la Méditerranée occidentale.
Le diplomate tunisien, dont le pays présidera la prochaine conférence ministérielle, a fait remarquer que la coopération régionale dans ce domaine ne doit pas se limiter au seul aspect sécuritaire mais, doit couvrir d’autres domaines, notamment la facilitation de la mobilité des personnes, ajoutant que le traitement des causes profondes du phénomène de la migration passe tout d’abord par le renforcement du développement socio-économique dans les pays d’origine et la recherche des solutions innovantes à ce phénomène.
Par ailleurs, M. Ben Ayyad a plaidé pour le renforcement des capacités des pays du Sud et le renouvellement des méthodes de travail pour une bonne gestion de la migration irrégulière, faisant savoir que son pays restera attaché au Dialogue 5+5, “un acquis qu’il faudra enrichir”.
Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita a relevé que la 8è Conférence Ministérielle du Dialogue 5+5 repose sur plusieurs axes, notamment les politiques migratoires, la migration régulière, la migration et le développement, la migration et l’intégration ainsi que la lutte contre l’immigration irrégulière et les réseaux de traite et de trafic des migrants.
“Il est temps, en effet, de reposer les termes du débat, autour d’objectifs précis et d’actions simples et pragmatiques, telles que le rapprochement de nos politiques migratoires, en s’inspirant des meilleures pratiques des uns et des autres, la facilitation d’une migration régulière qui réponde aux besoins des pays, notamment des migrations temporaire et circulaire et l’action contre les causes profondes des migrations forcées et la maximisation des contributions des migrants au développement”, a-t-il insisté.
Et d’ajouter que l’intégration paisible et harmonieuse des migrants en situation régulière au bénéfice de tous et dans le respect des lois des pays de destination et la coopération et les échanges d’informations dans le domaine de la lutte contre l’immigration irrégulière, les réseaux de traite et le trafic des migrants.
“En tant que force motrice de la Méditerranée entière, le Dialogue 5+5 a été avant-gardiste sur plusieurs questions”, a-t-il souligné, notant que ce Dialogue a traversé les années et transcendé les crises, en démontrant sa pertinence par sa capacité à prendre le lead sur plusieurs questions.
Selon M. Bourita, “la structuration d’une gouvernance migratoire à l’échelle du 5+5 peut être le précurseur d’un consensus bicontinental, que le Maroc appelle de ses vœux”.