Washington – L’ONG américaine “Teach The Children International” a interpellé, le 5 février 2014, le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International (AI) devant leur “silence assourdissant” face à la violente répression par le polisario des soulèvements des populations séquestrées dans les camps de Tindouf en Algérie.
Dans des lettres adressées respectivement au HCR et aux deux organisations oeuvrant pour la défense des droits de l’Homme, la Présidente de “Teach The Children International”, Nancy Huff, marque en effet, sa “profonde preoccupation” face à leur “silence assourdissant” devant le soulèvement des populations dans les camps de Tindouf, violemment réprimé par la milice du polisario.
Et de s’interroger sur “le silence assourdissant” et “l’indifférence” de ces organismes si prompts à réagir, par ailleurs, avant d’attirer leur attention sur les “tensions qui vont croissants” depuis la mi-janvier dans les camps où ces mouvements de manifestations s’étaient intensifiés durant la visite dans la région de l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Christopher Ross.
Elle a, en outre, fait état de l’installation de campement de protestation devant le siège du HCR à Tindouf. L’intensité des protestations inquiète les services de renseignements algériens qui craignent qu’une telle situation ne se propage à d’autres tribus dans les camps, sachant, poursuit-elle, que de nombreuses femmes ont rejoint le mouvement.
La Présidente de TCI a ajouté que les milices des séparatistes ont eu recours à une violence inouïe pour mater ce mouvement insurrectionnel qui s’est propagé dans les camps de Tindouf, notamment à Rabouni et au camp “Smara”.
L’activiste des droits de l’Homme de renommée internationale a rappelé, à cet égard, l’assassinat, le mois dernier près des frontières algéro-mauritaniennes, par l’armée algérienne de deux jeunes sahraouis qui essayaient de fuir les camps de Tindouf, devenus un mouroir à ciel ouvert.
Les familles des victimes refusent de récupérer les dépouilles des jeunes sahraouis assassinés en l’absence d’une autopsie en bonne et due forme réalisée par une partie internationale et ont adressé dans ce sens une lettre au Secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon, indique-t-elle.
Tout en stigmatisant l’intensification de la répression dans les camps de Tindouf, qui sont étroitement contrôlés par le département algérien de renseignements et de sécurité (DRS), Mme Huff, rappelle que la vie dans les camps de Tindouf est rythmée, depuis plus de trente sept années, par la violation des droits humains les plus élémentaires au mépris des conventions internationales relatives notamment aux droits de l’Homme et aux droits des réfugiés.