Maroc : Le Conseil de sécurité prologe la mission de la MINURSO et interpèle Alger.

minursoLe Conseil de sécurité réuni ce matin au siège des Nations Unies a adopté une résolution qui prolonge le mandat de la Minurso jusqu’au 30 avril 2015. Cette résolution ne fait aucune mention d’un mécanisme de surveillance des droits de l’Homme comme auraient aimé l’ajouter les adversaires du Maroc.

Le rapport du Secrétaire général de l’Onu a également été présenté au cours de cette séance. Il recommande de poursuivre pendant une année encore la nouvelle approche de l’envoyé spécial Christopher Ross, basée sur des réunions bilatérales et des navettes diplomatiques.

Le Conseil de sécurité a également réitéré son appel à Alger pour l’enregistrement des populations dans les camps de Tindouf, en Algérie.

Dans sa résolution 2152 adoptée à l’unanimité de ses quinze membres, le Conseil demande aux parties et aux Etats voisins de coopérer « plus pleinement avec l’Organisation des Nations Unies et les uns avec les autres et de s’impliquer plus résolument pour mettre fin à l’impasse actuelle et avancer vers une solution politique ».

« Parvenir à une solution politique à ce différend de longue date et une coopération renforcée entre les Etats membres de l’Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel », ajoute la résolution.

Le Conseil de sécurité a, en outre, réaffirmé la prééminence, la validité, la crédibilité et le sérieux de la proposition marocaine, présentée le 11 avril 2007 au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, et s’est félicité des « efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour aller de l’avant vers un règlement« .

Il réitère sa demande pour la considération de l’enregistrement des réfugiés dans les camps de Tindouf, en Algérie et « invite » à faire des efforts, à cet égard.

L’organe exécutif des Nations Unies salue l’engagement des parties de continuer le processus de négociation dans le cadre des pourparlers tenus sous les auspices des Nations Unies, se félicite que les parties se soient engagées à continuer le processus dans la perspective d’un 5ème round de négociations et rappelle qu’il a fait sienne la recommandation formulée dans le rapport daté du 14 avril 2008, selon laquelle il est « indispensable que les parties fassent preuve de réalisme et d’un esprit de compromis pour faire avancer les négociations ».

Aux termes de la résolution adoptée ce jour, le Conseil demande aux parties de continuer à faire preuve de volonté politique et de travailler dans une atmosphère propice au dialogue afin d’engager plus résolument des négociations de fond et de garantir ainsi l’application de ses résolutions depuis 2007 ainsi que le succès des négociations.

Le Conseil de sécurité de l’Onu a, de nouveau, loué mardi les efforts du Maroc en matière des droits de l’Homme, notamment à travers le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH).
Dans sa résolution, le Conseil de Sécurité de l’Onu « reconnaît et se félicite des récentes mesures et initiatives entreprises par le Maroc pour renforcer les commissions régionales du CNDH à Dakhla et Laâyoune ».

De même, les Quinze saluent les interactions du Royaume avec les Procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme de l’Organisation des Nations Unies, y compris celles programmées en 2014, lit-on dans le texte qui proroge d’une année jusqu’au 30 avril 2015, le mandat de la Minurso.

Dans cette résolution, le Conseil de sécurité réitère, par ailleurs, sa demande d’envisager avec insistance « l’enregistrement » des populations dans les camps de Tindouf, en Algérie et « invite à des efforts » à cet égard.

Il s’agit d’une demande également contenue dans le dernier rapport sur le Sahara du Secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, présenté début avril au Conseil de sécurité de l’Onu.

Première réaction officielle marocaine

Le Maroc s’est félicité, mardi, de l’adoption par le Conseil de sécurité des Nations unies, à l’unanimité de ses membres, de la résolution relative au différend régional au sujet du Sahara marocain.

Par cette résolution, le Conseil de sécurité « confirme, de manière forte et sans ambigüité aucune, la ligne de conduite qui a été la sienne pendant ces dernières années dans le traitement de cette question », souligne un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération (MAEC).

De la sorte, ajoute la même source, les membres du Conseil ont « réitéré leur soutien au processus de facilitation actuel et se sont clairement démarqués des recommandations dangereuses, des insinuations provocatrices, des approches partiales et des options périlleuses contenues dans le dernier rapport du Secrétariat général des Nations unies« .

Le communiqué rappelle que le Roi Mohammed VI avait, lors de son entretien téléphonique avec le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, souligné « l’impératif de préserver les paramètres de la négociation tels qu’ils sont définis par le Conseil de Sécurité et de sauvegarder le cadre et les modalités actuels de l’implication de l’ONU ».

Au niveau politique, ajoute-t-on, la résolution du Conseil de sécurité « préserve le cadre et les paramètres de la facilitation menée par les Nations unies pour mettre un terme à ce différend régional ».

Le Conseil de sécurité souligne « la centralité de la négociation comme seule voie de règlement de ce différend« , réitère « la prééminence » de l’Initiative d’autonomie présentée par le Maroc, dont les efforts menés pour son élaboration ont été qualifiés de « sérieux et crédibles » et appelle à des négociations sur la base du « réalisme et de l’esprit de compromis » pour parvenir à une solution politique définitive à ce différend régional, relève le MAEC.

La résolution du Conseil de sécurité insiste, particulièrement, sur « la dimension régionale du différend et interpelle triplement l’Algérie: D’abord, pour s’investir, de manière constructive et directe, dans le processus de recherche de la solution politique », puisqu’elle lui demande, de nouveau, « de coopérer plus pleinement avec l’Organisation des Nations unies et les uns avec les autres et de s’impliquer plus résolument pour mettre fin à l’impasse actuelle et aller de l’avant vers une solution politique », poursuit le communiqué du MAEC.

Par rapport aux responsabilités de l’Algérie quant à « la situation humaine et humanitaire inédite qui prévaut dans les camps de Tindouf », la résolution demande « à nouveau à ce que soit envisagé l’enregistrement des réfugiés dans les camps de Tindouf et encourage le déploiement d’efforts à cet égard ».

L’Algérie est, enfin, interpellé au niveau du renforcement de la coopération régionale, puisque le Conseil a reconnu, de nouveau, ‘que la solution politique de ce différend de longue date et le renforcement de la coopération entre les Etats membres de l’Union du Maghreb arabe contribueraient à la stabilité et à la sécurité dans la région du Sahel », souligne la même source.

S’agissant de la dimension humaine, poursuit le communiqué, la résolution met en avant les actions du Maroc en matière de consolidation de la promotion et de la protection des droits de l’Homme, tout en se félicitant « des mesures et initiatives récentes prises par le Maroc pour renforcer les Commissions du CNDH à Dakhla et Laâyoune et l’interaction en cours du Royaume avec les procédures spéciales du Conseil des Droits de l’Homme ».

De la sorte, souligne le MAEC, le Conseil de sécurité « valide la pertinence de la démarche poursuivie par le Royaume dans le cadre de son processus national de réformes sur l’ensemble de son territoire, y compris dans les provinces du sud ». Cette démarche, explique le communiqué, est « fondée, d’une part, sur le renforcement des institutions nationales des droits de l’Homme et, d’autre part, sur l’interaction positive avec les procédures spéciales des Nations Unies, conformément à ses obligations découlant des conventions internationales auxquelles le Royaume est partie ».

« C’est dans ce contexte précis et sur cette base exclusivement que le Maroc continuera à coopérer et à s’engager dans le cadre du processus mené par l’ONU, pour parvenir à une solution politique définitive à ce différend régional, dans le cadre de la souveraineté marocaine« , indique le communiqué du MAEC.

Le communiqué rappelle en conclusion que, comme l’a souligné le Roi Mohammed VI au Secrétaire Général de l’ONU, ‘toute tentative sournoise de redéfinition de la nature de ce différend régional viole les paramètres de la solution politique et sape tout le processus, est inacceptable pour le Maroc. Tout réexamen du mandat de la MINURSO, compromettrait sérieusement le processus de négociations ».

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