La Suède, d’un pays amical à un pays hostile

ParlementSudois2Malgré le forcing de l’opposition en 2012, le gouvernement suédois avait gardé une position conforme à celle de l’UE et de la communauté internationale. Le nouveau gouvernement installé il y a un an, veut changer la donne.

Jusqu’au lundi 28 septembre, tout allait bien entre le Maroc et la Suède. Et puis coup de théâtre : le projet Ikéa, d’origine suédoise mais réalisé au Maroc par des investisseurs arabes et portugais, est bloqué, la diplomatie marocaine est en ébullition et les états-majors des partis politiques envisagent un voyage à Stockholm.  La Suède devient subitement source de tension pour le Royaume.

Et pour cause, le pays scandinave est sur le point de prendre une décision hostile concernant le dossier du Sahara marocain, selon les éléments que possède le gouvernement.

Selon une source diplomatique marocaine, et jusqu’à fin 2014, la position de la Suède sur la question des provinces du Sud était conforme à celle de la communauté internationale.

En effet, le gouvernement suédois a toujours affiché une position s’alignant sur celle de l’Union Européenne. Le pays du nord se référait ainsi à l’orientation prise au sein des Nations Unies et qui préconisait une négociation politique pour aboutir à une solution finale.

Malgré la fragilité de la coalition gouvernementale en Suède, celle-ci réussit souvent à faire face à des manœuvres parlementaires poussant à un changement de cap sur le dossier du Sahara. C’était le cas en décembre 2012 quand le Parlement suédois avait adopté, sans le voter, un rapport global sur la situation en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Y figurait une motion appelant le gouvernement à reconnaître la thèse du Polisario. Les partis formant le gouvernement avaient introduit une réserve rejetant cette motion.

Dans la foulée, un communiqué du gouvernement suédois réitère sa position de neutralité sur ce dossier. Il y indique que la reconnaissance de la «rasd» nuirait aux efforts de l’ONU pour trouver une solution en conformité avec les principes de droit international.

De même, le gouvernement suédois a précisé que le Parlement a le droit d’adopter la position qu’il veut, mais, in fine, c’est le gouvernement qui décide en matière de politique étrangère, surtout quand il s’agit de la reconnaissance d’un Etat.

Cela n’empêche pas les eurodéputés suédois de mener la vie dure aux accords que signe le Maroc avec l’Union européenne. C’était le cas en 2011 lors du vote au Parlement Européen du protocole d’accord de pêche. Les 20 eurodéputés suédois avaient voté contre le protocole. En revanche, ils étaient partagés lors du vote de l’accord agricole. Onze sur vingt avaient voté contre l’accord agricole Maroc-UE.

En 2014, un nouveau gouvernement a été investi, il s’agit du gouvernement minoritaire de Stefan Lofven, qui a présenté récemment un projet de loi visant à reconnaître la «rasd» et qui est connu pour sa sympathie agissante à l’égard des thèses hostiles à l’unité du Maroc.

De 2010 jusqu’en septembre 2014, date des dernières élections législatives, le pays a été gouverné par un bloc minoritaire (49% des voix) composé de libéraux , du Parti , de centrsites et de chrétiens démocrates. Cette coalition a pu gouverner grâce au soutien de l’extrême droite (20 sièges).

En septembre 2014, le bloc d’opposition dit Rouge-Vert, alliance des écologistes, des sociaux démocrates et de la gauche, a bénéficié d’un léger avantage. Il gouverne tout en étant, comme son prédécesseur, minoritaire au parlement. Ce sont les Démocrates suédois, parti d’extrême droite, qui sont à l’origine de la motion adoptée en 2012 au parlement et demandant la reconnaissance de la «rasd».

Les échanges commerciaux sont nettement favorables à la Suède: en 2012, le Maroc a importé pour 4,3 milliards de DH et a vendu pour 357 millions de DH.

Le Maroc importe du bois, du papier, des appareils de télécommunications, des véhicules et des pièces détachées.
Les exportations marocaines vers la Suède sont essentiellement des conserves de poisson, des textiles et des agrumes.
Les plus gros investissements au Maroc sont réalisés par Ericsson et Volvo. Une vingtaine d’entreprises suédoises sont implantées au Maroc (Volvo, Vironova, Scania, Ericsson, ABB…).

Ironie du sort, les relations maroco-suédoises sont multiséculaires. Le premier accord signé entre les deux pays est … le traité de paix du 16 mai 1763.

Source : medias24.com

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