Maroc / Lutte contre le terrorisme : Attentat déjoué de justesse par le BCIJ

La cellule démantelée le 18 février 2016 à Meknès, El Jadida et Essaouira par le BCIJ était en fait un commando sur le point de commettre une attaque sur le territoire national. L’attentat à la voiture (camionnette) piégée était programmé pour ce vendredi 19 février, mais l’action ne devait être que la première d’une série qui ciblait aussi bien des institutions que des personnalités publiques. Plusieurs éléments nouveaux : un mineur, un Français converti et le chef d’origine sahraouie en lien possible avec le Polisario, un fusil de précision longue portée et des embryons d’armes chimiques !

Abdelhak  Khiame, patron du BCIJ, avait la mine des grands jours et la mise des mauvais jours. A l’en croire, le Maroc a échappé au pire. Et on le croit, au vu de l’arsenal exposé, des éléments présentés et des objectifs du commando.

« D’un point de vue juridique, il s’agit d’une cellule terroriste, mais pour moi, nous sommes en présence d’un véritable commando armé qui allait agir suivant un plan méthodique, employant un mineur et, pour la première fois, un Français converti à l’islam de fraîche date».

Un modus operandi différent, amélioré

Abdelhak Khiame explique ainsi que « ce qui caractérise ce groupe est la nature des armes acheminées par ses membres depuis la Libye ; elles sont fabriquées à base de produits biologiques et chimiques nocifs destinés à confectionner des engins explosifs ».

Les premiers éléments de l’enquête indiquent qu’une opération suicide était imminente, au moyen d’une camionnette qui devait être conduite par un mineur, lequel a reçu des leçons de conduite. On ne sait pas encore où, quand et contre qui cette opération kamikaze devait avoir lieu.

Ce que les enquêteurs savent en revanche est que cette attaque faisait partie d’un plan bien plus large pour semer la terreur au sein de la population et ébranler l’ensemble de la société marocaine.

Une fois leurs actions perpétrées, les membres du commando prévoyaient d’aller se cacher dans des grottes dans la région de Tan Tan, pour laisser les choses se calmer avant de revenir en force pour d’autres attentats.

Un arsenal effrayant

De fait, notre (très informé) confrère de Medias24 Samir el Ouardighi rapporte que l’arsenal saisi consiste en 3 revolvers Smith & Wesson, 1 pistolet automatique irakien, 4 pistolets mitrailleurs Scorpio de calibre 7,65 et un fusil espagnol de précision, avec un millier de cartouches. La même source ajoute – et c’est effrayant – que des produits pouvant servir à fabriquer des armes biologiques ont aussi été trouvés, à savoir des clous rouillés, le cadavre d’un rat et du citron. En plus de toute une panoplie d’armes blanches et de poing ainsi que du matériel électronique et les inévitables drapeaux de Daech.

Un fusil de précision et de longue portée sert généralement à des snipers. Si la portée dépasse le kilomètre, cela signifie qu’il n’existe aucune personnalité au Maroc qui aurait été à l’abri d’un tir d’une telle longueur et d’une telle précision… On imagine les conséquences, et on mesure encore plus l’importance de l’action du BCIJ.

Des « identités  remarquables »

Trois individus parmi les 10 arrêtés attirent l’attention…

1/ Le mineur âge de 16 ans qui devait se transformer en kamikaze ;

2/  Le Français, un converti … Ecoutons Khiame : « Ce ressortissant français, originaire de la région parisienne, âgé de 30 ans et technicien de formation, qui n’a aucune relation avec les pays du Maghreb, est de père et de mère français. Il s’est converti à l’Islam à El Jadida où il a résidé pendant une année avant de faire la connaissance du cerveau du commando ; ce ne sont donc plus les binationaux qu’il faut surveiller, mais aussi des convertis »… des Européens en général, ou Français en particulier, qu’il faut guetter traquer. L’allusion au débat actuellement en cours en France est on ne peut plus claire, et aussi  juste que pertinente.

3/ Le cerveau du commando est originaire de Laâyoune et le chef du BCIJ ne se prive pas de dire les doutes sérieux qu’il a sur les liens de cet individu avec le Polisario.

Conséquences politiques du coup de filet du BCIJ

Ce démantèlement intervient alors que le roi Mohammed VI se trouve en France, où il a rencontré mercredi 17 le président français pour évoquer précisément les questions de coopération bilatérale en matière de terrorisme. Et il se trouve qu’un des présumés terroristes arrêtés est… français. Le débat sur la bi-nationalité et la déchéance de nationalité en France pourrait prendre un cours différent.

Si, en outre, le lien est établi entre le cerveau du commando et le Polisario, c’est toute la géopolitique de la région du Maghreb qui en serait bouleversée, avec le Polisario qui pourrait être déclaré organisation terroriste et le régime algérien qui devrait en tirer des conclusions, au même titre que l’ONU.

Source : PanoraPost.com

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