Rabat, le 22 janvier 2023 (MAP) – Par sa résolution contre le Maroc, le Parlement européen (PE) “assène un coup à la crédibilité de l’Europe”, a soutenu l’écrivain-journaliste, Abdelhamid Jmahri, s’interrogeant sur l’Etat qui peut parier sur un partenariat avec l’Union européenne (UE) après cette attaque contre le Royaume, le partenaire modèle.
Dans un éditorial paru dans le numéro du week-end du quotidien arabophone ”Al Itihad Al Ichtiraki”, il fait valoir que l’attaque européenne contre le Maroc s’accentue en ce qui concerne des affaires jugées et d’autres en cours de jugement.
Ces affaires, souligne-t-il, sont soumises au pouvoir discrétionnaire des institutions nationales chargées des droits humains, dont la prise de décision est indépendante, ainsi que des forces politiques actives dans le pays et de l’ensemble des acteurs de la société civile.
L’éditorialiste a relevé, dans ce sens, les agissements qui ciblent le Maroc de façon continue et qui servent à rendre d’actualité des affaires internes du Royaume pour se positionner au-dessus des institutions nationales homologues.
Il existe, estime-t-il, des changements géopolitiques et d’autres de souveraineté qui dérangent certaines entités agacées par le Royaume, qui ne se contente plus de lire et d’expliquer l’histoire, mais l’écrit avec une indépendance inébranlable, et qui traite ses dossiers en suspens, à la fois les anciens et les nouveaux.
Les forces nationales internes sont conscientes de la nature de ces affaires et réalisent qu’une partie de l’Europe, de laquelle le Maroc a exigé une position loin de toute ambiguïté, cherche à l’assiéger et à le mettre sur la défensive, plutôt que de le voir en position d’attaque, qu’il a adoptée il y a trois ans, écrit le journaliste.
Cette résolution intervient au moment où le Maroc est devenu une destination pour plusieurs responsables européens, y compris la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, et le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Josep Borrell.
Il a, en outre, fait observer qu’il existe une grande dynamique entre le Maroc et UE, saluée par Josep Borrell, qui a notamment appelé à hisser le dialogue politique et sécuritaire et à promouvoir la coopération commerciale et l’investissement, rappelant que le vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, avait fait part du même souhait, cette fois en matière d’environnement et de transition énergétique.
Le Maroc est en droit de s’interroger si la résolution du PE vise à mettre fin à cette dynamique et à limiter ses portées, et si oui au profit de qui, fait-il remarquer, assurant que le doute jettera de l’ombre sur les relations maroco-européennes et exigera un examen minutieux de celles-ci.
“Nous sommes face à une schizophrénie politique au sujet de laquelle le Maroc a le droit de prendre les positions qu’il faut”, écrit l’auteur, insistant qu’il “ne faut pas se justifier par la séparation des pouvoirs européens dans ce domaine, sachant que le gouvernement européen (la Commission et le Conseil) est issu de cette institution législative comme c’est le cas dans tout ce qui est politique dans le monde”.
Pour la souveraineté marocaine, la résolution place l’Union européenne sous l’emprise d’orientations agressives claires, ou plutôt l’a mise dans une “position d’hostilité contre son meilleur partenaire”, indique-t-il.
Le Maroc guette ce que fera la présidence de l’UE qui est appelée, en vertu de la résolution, à l’action et à transmettre son contenu à la partie marocaine, enchaîne-t-il.
Ceux qui connaissent le Parlement européen et ses coulisses sont conscients des interactions entre ses composantes et de la pression réciproque entre les groupes parlementaires, tout comme ils savent qu’une partie de ces parlementaires ne fournit aucun effort pour connaître les progrès réalisés en matière de droits humains au Maro,c qu’il s’agisse des textes ou de la pratique, souligne M. Jmahri.
Le Maroc a le droit de se mettre en colère quand ses preuves sur les progrès réalisés durant la nouvelle ère en matière de droits humains ne sont pas vues objectivement, estime-t-il.
Le Royaume est “libre dans ses choix, et aucune force ne le découragera dans la poursuite de son parcours et de son émancipation. Ce Maroc qui dérange doit tenir compte du fait que le dossier des droits de l’Homme reviendra toujours sur le devant de la scène, que cela concerne celui du Sahara ou celui des libertés intérieures, et il s’agit du front que ses opposants ont décidé de garder ouvert en y rassemblant toutes les contradictions”, martèle le journaliste.
M. Jmahri insiste, dans ce sens, sur la nécessité “de renforcer notre défense, notre attaque et notre plaidoyer en vue de convaincre et de mettre nos principaux partenaires face à la réalité, dans le respect du partenariat démocratique qui lie les deux parties, et afin que les décisions du Parlement européen ne soient pas un cas manifeste d’ingérence qui perturbe les mécanismes conjoints entre l’UE et le Maroc”.