Dakar, le 6 fevrier 2024 (MAP) – SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, mène depuis un quart de siècle une politique africaine cohérente, continue, solidaire et convergente, a affirmé, le 6 février courant, l’ambassadeur de SM le Roi au Sénégal, Hassan Naciri.
A cet effet, l’Africanité du Royaume ainsi que son attachement au développement du Continent constituent une source de motivation quotidienne dans l’action africaine commune, a souligné M. Naciri.
Le diplomate s’exprimait lors de la cérémonie de présentation de l’ouvrage “Le Maroc africain: Trajectoires d’une ambition continentale”, du professeur chercheur sénégalais, Bakary Sambe, directeur régional du Think tank “Timbuktu Institute”, organisée à la Résidence de l’ambassadeur en présence de plusieurs invités du monde politique et de la culture ainsi que de diplomates.
Il a rappelé dans ce sens qu’à l’occasion du 48-ème anniversaire de la Marche Verte, Sa Majesté le Roi a annoncé dans son Discours à la Nation, Son Initiative Internationale Atlantique-Afrique, née du souhait du Souverain de transformer la façade Atlantique en un haut lieu de communion humaine, un pôle d’intégration économique, et un foyer de rayonnement continental et international.
“Cette Initiative Royale inclusive à portée régionale et internationale vise à favoriser l’accès des pays frères du Sahel à l’Océan Atlantique”, a-t-il ajouté, soulignant que le Souverain a décidé à cet effet de mettre à disposition de pays africains les infrastructures de transport et de logistique portuaires du Royaume en vue de contribuer à désenclaver les pays de l’hinterland, en particulier.
L’objectif du Maroc reste toujours de mutualiser les efforts avec les frères africains sur la base des actions concrètes, une solidarité agissante et fondatrice, mutuellement bénéfique au service d’un objectif commun, à savoir celui de l’intégration africaine, la concrétisation de l’Agenda de l’Union Africaine, des Pères Fondateurs et ainsi servir les objectifs de développement durable (ODD), tout en créant et partageant les chaînes de valeurs, a martelé le diplomate marocain, citant dans ce cadre le Discours Royal prononcé lors du 28-ème Sommet de l’Union Africaine, le 31 janvier 2017, dans lequel Sa Majesté le Roi affirmait: «Certains avancent que, par cet engagement, le Maroc viserait à acquérir le leadership en Afrique. Je leur réponds que c’est à l’Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership».
Evoquant d’autre part les relations du Royaume avec les pays voisins, l’Ambassadeur a noté que le Maroc perçoit toujours le voisinage dans une perspective constructive et considère que la paix et la stabilité chez l’un ne se ferait sans la paix et la stabilité chez l’autre.
M. Naciri a souligné que Sa Majesté le Roi, que Dieu L’assiste, l’a fait savoir à plusieurs reprises en tendant la main à l’Algérie voisine en vue d’aplanir les difficultés connues de tout le monde et en insistant pour que l’avenir et les desseins communs soient préservés dans toutes les situations.
Le diplomate a ajouté que les stratégies de développement du Maroc en interne comme à l’international sont construites d’abord pour satisfaire les attentes des Marocains et jamais pour les besoins d’une quelconque rivalité géopolitique. “Ce n’est pas, loin s’en faut, notre doctrine, ni notre culture ou nos valeurs”, dit-il.
”Dans nos relations avec les partenaires en Afrique et ailleurs, le Maroc a mis en place et en pratique le principe de gagnant-gagnant”, a tenu à préciser le diplomate, en relevant que Sa Majesté le Roi a bien expliqué ce principe quand Il disait dans Son discours à l’occasion du 63-ème anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple en août 2016 : «S’il est naturel que le Maroc tire partie de la coopération avec ses frères d’Afrique, il tient toujours à ce que ce soit mutuellement profitable».
Evoquant en outre l’avenir des relations avec l’Afrique à l’aune des mutations socio-politiques et économiques et l’ouverture respective sur le monde, M. Naciri a affirmé qu’”il est clair que la logique du partenariat dans laquelle nous nous inscrivons sur la base des valeurs communes et les besoins d’intégration africaine et de promotion des relations sud-sud constituent le gage d’un avenir prometteur”.
“Il nous appartient de part et d’autre et à tous les niveaux institutionnels et de société civile de véhiculer les valeurs partagées et de créer des synergies entre les opérateurs culturels, cultuels et économiques de part et d’autre”, a souligné l’Ambassadeur en précisant que “la concurrence ne devrait pas nous décourager et devrait être transformée en opportunité de mise à niveau et de l’amélioration de la qualité de notre offre”.
Il a relevé à cet égard que le Maroc a vécu deux expériences, au moins, durant lesquelles il s’est exposé à une concurrence féroce : la signature des accords de libre échange avec une cinquantaine de pays dont celui avec l’UE voisine, ensuite l’adoption de l’Open Sky pour le transport aérien entre le Maroc et l’UE.
Dans les deux cas, l’économie marocaine a fait montre, non seulement d’une résilience à toute épreuve, mais aussi d’une capacité concurrentielle très appréciée, a dit le diplomate marocain, notant qu’en Afrique le Maroc est incontestablement une puissance régionale affirmée, résultant de la Vision de Sa Majesté le Roi, de la stabilité et de la capitalisation sur les acquis.
A titre d’exemple, explique le diplomate, dans tous les classements en Afrique, le Maroc occupe une place de choix: PIB, conditions d’émergence, infrastructures, compétitivité, gouvernance, démocratie, armée et sécurité, culture, attractivité, doing buisness, investissements, tourisme etc.
“Par-dessus tout, le Maroc dispose d’une vision globale, cohérente, réaliste et long termiste. Cela étant, le pays ajoute à son génie propre et à ses moyens humains et économiques les synergies qui naîtront de la coopération régionale, sud-sud et nord-sud”.
Dans son allocution M. Naciri a par ailleurs mis en avant “le caractère multiséculaire et multiforme” des relations maroco-sénégalaises, relevant que “ce socle s’est construit depuis des temps immémoriaux devançant même les Etats actuels. Et ce, grâce aux relations humaines et aux échanges culturels qui ont donné naissance à un patrimoine commun riche et varié favorisant l’osmose et la co-production du savoir religieux et autres comme en témoigne les milliers de manuscrits hérités de l’histoire”.
Prenant la parole pour sa part, M. Bakary Sambe, enseignant-chercheur au Centre d’étude des religions (CER) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis et docteur de l’Université Lumière Lyon 2 en Sciences Politiques et Relations Internationales, a rappelé les raisons qui l’ont conduit à publier ce livre, dont l’idée est née grâce aux voyages qu’il a effectués dans le Royaume du Maroc et aux recherches effectuées sur les relations arabo-africaines, ainsi que des enseignements tirés des visites officielles de SM le Roi à Dakar en 2016 et à Adiss-Abeba en 2017, une visite qui a été marquée par le retour du Royaume du Maroc à sa famille africaine.
Lors de cette cérémonie de présentation, M. Sambe a remis à l’Ambassadeur du Maroc un exemplaire de son Ouvrage qu’il a dédicacé à Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour, dit-il, “Son action en Afrique, pour tout ce que le Souverain a fait pour le continent, et pour son leadership dans la perpétuation du leg que nous avons en partage”.
Constitué de quatre chapitres, l’ouvrage de 159 pages, offre une analyse approfondie de l’histoire des relations existant entre le Royaume du Maroc et les pays de l’Afrique subsaharienne.
Le professeur Sambe, auteur de plusieurs ouvrages et études, dont “Islam et diplomatie, la politique africaine du Maroc”, interpelle dans son ouvrage aussi “sur les stratégies successives à travers lesquelles les relations actuelles du Maroc avec le reste du continent font constamment appel, d’une part, aux ressources historico-symboliques, et d’autre part, au religieux comme force motrice et légitimatrice”.
Dans ce livre le chercheur sénégalais aborde cette relation du Maroc avec l’Afrique dans ses dimensions multiples avec un regard profond sur ce qui constitue la base même de nos relations, à savoir la relation humaine, spirituelle et culturelle qui transcendent le temps et les frontières. Il souligne que le Royaume Chérifien est le pays d’Afrique du Nord qui assume le plus sa dimension Africaine dans ses politiques internes et sur la double scène africaine et internationale.
Se référant aux aspects humains, historiques, culturels et autres, il mentionne le différend autour de l’intégrité territoriale du Maroc qu’il estime à juste titre artificiel et non conforme aux réalités susmentionnées comme en témoigne la trentaine de consulats ouverts dans les provinces du sud.
L’auteur précise sur la base de faits historiques qu’on ne peut pas expliquer la teneur et la durabilité des relations entre le Maroc et l’Afrique à travers les seuls paradigmes de l’économie, de la géopolitique ou des seuls intérêts stratégiques, avant de souligner la prégnance du facteur culturel et cultuel dans ce processus d’ancrage africain du Royaume.
Selon l’auteur, “cette diplomatie du Maroc constamment réaliste, a pu, à travers des périodes importantes de ces rapports avec l’Afrique, faire de toutes ses ressources combinées un levier durable d’influence”.
A signaler que le Pr Sambe a fondé l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique. Ses recherches portent sur les réseaux transnationaux, l’Islam dans les relations arabo-africaines, ainsi que la radicalisation et le militantisme islamique au Sahel.
Il est expert auprès des Nations Unies, de l’Union Européenne et de l’Union Africaine et a participé à la création de la Cellule régionale de la lutte contre l’extrémisme du G5 au Sahel.