Le 24 mars 2024 (Comme annoncé par le président de la République) ou le 31 mars comme exigé par le Conseil constitutionnel ? Une chose est quasiment sure : La Présidentielle aura lieu avant la fin du mandat de Macky Sall (2 avril 2024) et la Démocratie a eu le dernier mot dans l’une des plus grandes démocraties de l’Afrique. Macky aura ainsi respecté la tradition démocratique sénégalaise de ne pas briguer un troisième mandat et la crise provoquée par le report des élections à 2024 ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Qui est Macky Sall que certains de ses adversaires ont accusé, ces derniers mois, d’autoritarisme ?
Géologue et géophysicien de formation, il attrapa le virus de la politique, pour de bon, fin des années 1980, quand il adhèra Parti Démocratique Sénégalais (PDS) où il fut chargé de plusieurs responsabilités pour finir par soutenir Abdoulaye Wade dans l’élection présidentielle de 2000.
Proche collaborateur du nouveau Président, il occupa plusieurs fonctions dont celles de :
- Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique (2001 à novembre 2002);
- Ministre d’Etat, ministre des Mines, de l’?nergie et de l’Hydraulique (2002-2003);
- Ministre de l’Intérieur et des collectivités locales de 2003 à 2004;
- Premier ministre de 2004 à 2007;
- Président de l’Assemblée nationale de 2007 à 2008.
Suite à un conflit avec le Président Wade, il quitte le PDS en 2008 et fonde l’Alliance Pour la République (APR); parti avec lequel il remporte la présidentielle de 2012 avec 66 % des voix face au président sortant (Abdoulaye Wade).
Par Belhaj Abdellah
Bilan de deux mandats
Source : africaguinee.com
En arrivant à la tête du Sénégal en 2012, Macky Sall a hérité d’un pays qui faisait face à de nombreux défis. Alors qu’il s’apprête à céder son fauteuil le 02 avril à celui que le peuple sénégalais aura choisi à l’issu du scrutin présidentiel prévu le 24 mars prochain, l’heure est venue de braquer les projecteurs sur ses douze années de gestion. Un bilan objectif détaché de tout préjugé et du sensationnel s’impose. Car très souvent, certains ont la propension de surfer sur les récents évènements que le Sénégal a traversés (et qui sont peut-être inhérents à la marche de toute Nation), pour peindre tout en noir. Alors que de gigantesques travaux ont été abattus par un dirigeant visionnaire et stratège, souvent mal compris, parfois.
Dès les premières heures de son arrivée au Pouvoir au Sénégal, le Président Macky Sall a affiché une vision claire doublée d’une ambition réaliste pour le développement du pays de la Téranga. Il a très tôt opté pour l’action plutôt qu’à la parole. C’est pourquoi il s’est attelé à mettre en place des stratégies ambitieuses pour promouvoir la croissance économique et améliorer les conditions de vie des sénégalais qui l’on élu.
Sous sa direction en douze ans, le Sénégal a fait des progrès significatifs dans des domaines clés tels que l’énergie, l’environnement, l’éducation, la santé et l’emploi, les infrastructures, la démocratie. Ce bond en avant est le résultat d’une vision futuriste et clairvoyante impulsée dès le départ en vue de mettre en œuvre le plan d’un « Sénégal émergent ». Voyons les choses de plus près avec quelques chiffres concrets.
Sous le leadership de Macky Sall, le Sénégal a connu un Budget national en constante augmentation, passant de 2344 milliards de FCFA en 2012 à 7003 milliards pour l’année 2024. Des chiffres révélateurs de son engagement envers le bien-être et l’épanouissement de ses compatriotes.
« Le Sénégal a vu une expansion significative de ses investissements dans divers secteurs productifs. Ces investissements ont permis de concrétiser des projets d’envergure, témoins de l’évolution et de l’ambition du Sénégal émergent », disait-il, dans son dernier discours de fin d’année.
L’un des résultats les plus tangibles qui témoigne l’essor du Sénégal cette dernière décennie, c’est bien dans le domaine des infrastructures et des Transports. Le pays a enregistré des avancées considérables. De 1500 km de routes en 2012, le Sénégal compte en 2024, 2900 km de routes tandis que d’autres chantiers d’envergure sont en cours de réalisation. L’inauguration du Train Express Régional (TER) en 2021 était une révolution, illustrant parfaitement la vision du chef de l’Etat sénégalais de doter son pays des moyens de transport modernes.
Les perspectives sont bonnes dans ce domaine. Avec notamment la fin imminente de la deuxième phase du TER reliant Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne et l’inauguration annoncée du BRT (Bus Rapid Transit) avec une flotte de 121 bus électriques équipés de Wi-Fi, fonctionnant à l’énergie solaire.
Dans un monde en pleine mutation où le changement climatique représente un réel défi, Macky Sall a montré son attachement envers le développement durable. C’est pourquoi il a mis en œuvre des politiques et des initiatives fortes pour protéger l’environnement et promouvoir une croissance économique durable qui profite aux générations futures. Ceci s’est traduit par la transformation du secteur énergétique. Les faits sont indéniables. Sous son leadership, le Sénégal a plus que triplé ses capacités électriques, avec 1787 MW, et un réseau de lignes porté à 1552 km, alors qu’un 2012, il héritait d’une capacité énergétique évaluée à 500 MW et un réseau vétuste de 501 km de lignes électriques.
De nos jours, le taux d’électrification rurale est passé de 27% en 2012 à 61% en 2023. L’accès universel à l’électricité est à portée de main au Sénégal avec l’exploitation prochaine des ressources gazières et pétrolières dès 2025. Ce n’est pas tout. En matière d’accès à l’eau potable, le taux est passé à 98% en milieu urbain et périurbain et à 96% en milieu rural.
Tous ces résultats ont été rendus possible grâce à la détermination constante de Macky Sall dans la lutte contre la corruption, la promotion de la paix, de la quiétude et de la cohésion sociale, gages certains d’une stabilité politique et sociale favorisant un climat propice à l’investissement et à la croissance économique.
Le Sénégal, connu pour sa tradition démocratique, dans une région secouée par une instabilité politique chronique, est dans une phase charnière de son histoire. Ces deux dernières années n’ont certes, pas été un long fleuve tranquille. Le président Sall en est lui-même conscient. Connu pour son humilité et sa pondération, en fin décembre dernier, il exprimait ses pensées envers les victimes des violences regrettables ayant secoué le pays.
Malgré ces vicissitudes inhérentes à la longue marche d’une Nation, l’avenir de ce pays est prometteur, l’horizon est dégagé. La décision de Macky Sall, de ne pas briguer un nouveau mandat et de quitter le pouvoir le 2 avril prochain, saluée à l’unanimité à l’international, en est une preuve.
Dans la perspective des futures élections et tout au long de sa gouvernance, il a toujours été à l’avant-garde du respect des institutions démocratiques du Sénégal, en garantissant l’indépendance et le bon fonctionnement des organes électoraux. Guidé par le souci constant de maintenir la stabilité du pays par le dialogue et la concertation, Macky Sall a affiché une volonté ferme d’organiser des élections libres, justes et transparentes, gages fondamentaux pour renforcer la démocratie et la confiance des citoyens dans le système politique.
Alors qu’il s’apprête à quitter le Pouvoir, conformément à la tradition démocratique qu’on connaît au Sénégal, Macky Sall laisse un héritage profond ancré sur des valeurs qui inspireront sans doute les générations futures. Sur la scène africaine et internationale, son leadership et ses efforts inlassables en faveur de la paix et de la stabilité dans la région ouest-africaine sont reconnus.
Par Ibrahima Diallo pour africaguinee.com