Intervenant, le 27 janvier 2016, lors de la cérémonie commémorative du 71ème anniversaire de libération du camp nazi d’Auschwitz-Birkenau, le Président américain a salué le rôle central du Maroc dans la protection des minorités religieuses, avait certainement à l’esprit l’a réaction protectrice, noble et courageuse, de Feu Sa Majesté Mohammed V en faveur des juifs et son refus d’appliquer les lois de Vichy et ce, alors que le Maroc était sous protectorat français.
Le Président Obama a souligné dans son intervention le rôle avant-gardiste du Maroc en matière de lutte contre les extrémismes religieux et loué à cet effet l’organisation, du 25 au 28 janvier 2016, à Marrakech, de la conférence sur « Les droits des minorités religieuses en terre d’Islam ».
Cette Conférence, placée sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI, a vu la participation de nombreuses personnalités, dont des ministres, oulémas, chercheurs, représentants des religions concernés par la question relative au statut des minorités en terre d’Islam ainsi que des organisations internationales et a été couronnée par la Déclaration de Marrakech.
Il est à rappeler que le Maroc a toujours refusé que des minorités religieuses soient privées de l’un des leurs droits, comme il n’a jamais accepté qu’un déni de droit soit commis au nom de l’Islam à l’encontre d’un musulman. Inutile de souligner que les marocains musulmans ont toujours vécu en parfaite symbiose avec les adeptes des autres religions.
Farid Mnebhi.
Nelson Mandela a toujours été un ami du Maroc. L’histoire des relations entre le chef historique du Congrès National Africain et le Maroc est étroitement liée au rôle qu’a joué le royaume contre l’apartheid en Afrique du Sud.
Le Maroc a été le premier pays à soutenir financièrement et à pourvoir la résistance de l’ANC en armes et munitions. Il semble bien que Nelson Mandela ne l’a jamais oublié car dans la préface de l’autobiographie «Chemin d’une vie» (1997) du Dr Al Khatib qu’il a signée, il rappelle bien que le Maroc a été un des architectes de la libération de l’Afrique du Sud du joug de l’apartheid.
Le Maroc pionnier de l’aide à l’ANC
De 1960 à 1962, Nelson Mandela a vécu protégé au Maroc et a bénéficié d’une formation militaire et de subsides financiers et logistiques de la part des défunts rois Mohammed V et Hassan II.
Le royaume fraichement indépendant n’a pas hésité à le soutenir à une époque où son combat contre l’infâme politique de l’apartheid était ignoré par la majorité des pays. L’aide logistique marocaine conséquente a été le socle d’une amitié indéfectible entre le père de la nation sud-africaine et le Maroc.
Il faut rappeler qu’en 1960, pour répondre à la demande d’aide de «Madiba», le ministre des Affaires Africaines Al Khatib n’a eu besoin que de 24 heures pour convaincre le prince Moulay Hassan de fournir argent et armes à la résistance sud-africaine.
Pour Mustapha Ktiri, secrétaire d’Etat aux anciens combattants et dépositaire de la mémoire des anciens résistants, le souvenir de Nelson Mandela restera à jamais lié au Maroc. Dans une déclaration à Médias 24, il rappelle que le défunt a effectué de longs séjours au Maroc et que «le défunt roi Hassan II avait même mis à sa disposition une villa à Rabat près de l’hôtel Balima qu’il espérait un jour devenir la future ambassade d’Afrique du Sud».
Pour lui, l’affection mutuelle ne s’est jamais démentie même après la reconnaissance du polisario par l’Afrique du Sud (2004) car Mandela qui n’était déjà plus président effectua en 2005 sa dernière visite privée au Maroc.
La reconnaissance n’est pas un vain mot
Lors d’un congrès de l’ANC tenu en 1995 à Johannesburg, Nelson Mandela a rappelé sa dette envers le Maroc et en a profité pour inviter sur le podium le Dr Al Khatib qu’il a fait applaudir par l’assistance. Il a salué le rôle précurseur du Maroc dans l’aide à tous les mouvements de libération africaine dont l’Angola et le Mozambique par un soutien conséquent.
Cette gratitude l’honore et le Roi Mohammed VI ne s’y est pas trompé en soulignant dans ses condoléances au peuple sud-africain que Mandela avait développé une relation toute particulière avec notre pays.
Le Roi a rappelé qu’un an avant de devenir président de l’Afrique du Sud, Nelson Mandela avait tenu à se rendre au royaume pour remercier le Roi Hassan II de sa solidarité sans faille. A l’occasion de cette visite, il avait d’ailleurs été honoré par le défunt Hassan II de la plus haute distinction du Maroc.
Le souverain poursuit en affirmant que «la reconnaissance de Mandela pour le Maroc et que les liens mutuels et singuliers ne se sont jamais démenties».
L’éloge royal funèbre souligne aussi que durant son exercice de président (1994-1999), le défunt a toujours respecté la légitimité du Maroc sur son Sahara et n’a jamais voulu reconnaître ni soutenir la division ou la partition du royaume.
Depuis le 15 septembre 2004, date de la reconnaissance du polisario par l’Afrique du sud, rien ne va plus entre nos deux pays. Il faut cependant rendre à César ce qui est à César car Mandela s’est toujours opposé sur ce sujet à son successeur Thabo Mbeki qui est à l’origine de l’échec du renforcement des liens historiques entre le Maroc et l’Afrique du Sud.
Cela n’enlève rien au mérite de Madiba qui n’a jamais eu la mémoire courte et dont la gratitude affichée et assumée à l’endroit du Maroc l’honorera pour l’éternité.