Un accord inter-libyen à Skhirat ?

Pour la seconde fois, les discussions entre les parties libyennes en conflit se tiennent depuis le 20 mars 2015 à Skhirat (Maroc) sous l’égide de la Mission d’Appui des Nations-Unies pour la Libye (MANUL) se poursuivront jusqu’au 24 mars 2015 au lieu du 22 mars 2015 comme prévu initialement.

Les représentants des deux Parlements libyens (celui de Tripoli et celui de Tobrouk) tentent, dans ce nouveau round de négociations, de trouver un accord sur des arrangements de sécurité (cessez-le-feu, redéploiement des milices, arrangement et contrôle de armes et monitoring de la communauté internationale) et la formation d’un Gouvernement d’Union Nationale.

Selon une déclaration faite le 21 mars 2015 à Skhirat par le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour la Libye, Bernardino Leon, un accord sur tous les documents posés sur la table de négociations serait sur le point d’être conclu et pourrait être annoncé dans un très proche avenir.

Aussi, face à cette perspective encourageante, Monsieur Leon Bernardino a tenu à souligner, dans une déclaration faite devant la presse internationale et nationale le 21 mars 2015, le rôle important et décisif du Maroc dans tout ce processus de négociations inter-libyennes pour aboutir à une solution définitive et viable de la crise libyenne.

Un soutien sans faille du Maroc tant sur le plan logistique que politique qui ne peut être démenti et c’est à juste titre que le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU a remercié publiquement, au nom de l’ONU, de son Secrétaire Général, Monsieur Ban Ki Moon et de la communauté internationale, Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Maroc pour avoir abrité ces pourparlers et réuni les conditions de leur succès.

Un succès diplomatique du Maroc qui a été également salué par des puissances européennes et les Etats-Unis d’Amérique. n effet, dans un communiqué conjoint publié le 21 mars 2015, la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis d’Amérique se sont félicités de la reprise au Maroc du dialogue politique entre factions libyennes rivales pour trouver un accord et ont appelé les responsables libyens à prendre leurs responsabilités, à énoncer clairement leur soutien au dialogue et à exercer leur autorités sur les chefs des armées et les milices.

Un nouveau succès diplomatique du Maroc qui fait enrager les responsables algériens qui prétendaient fièrement être les seuls à pouvoir réunir les parties libyennes en conflit et les amener à conclure un accord. ; une tentative algérienne qui avait pour unique objectif de faire capoter les discussions de Skhirat et qui a été mise en échec par les libyens eux mêmes en raison de la non fiabilité des dirigeants algériens mais également de leur manque de franchise et d’honnêteté.

Non l’Algérie ne peut en aucun cas se poser comme médiateur sérieux et crédible dans les conflits qui secouent la région, que ce soit au Mali, en Tunisie ou en Libye. Qu’elle commence par régler ses problèmes intérieurs et par surveiller efficacement ses frontières avant de s’occuper de ceux de ses voisins.

Déjà en en février 1990, le grand leader de l’indépendance algérienne Houcine Aït Ahmed avait répondu à un journaliste du quotidien « Le Figaro », qui lui demandait comment était l’Algérie avant l’indépendance, ceci, et je le cite, :  » Avant ? vous voulez dire du temps de la colonisation ? du temps de la France ? Mais c’était le paradis ! des fleurs, des fruits, des légumes partout, des restaurants. Maintenant nous manquons de tout : de crèches, d’écoles, d’hôpitaux, de dispensaires, mais le parti et la police ont des immeubles neufs… La plus grande misère ici est intellectuelle. » Tout est dit. C’est clair et net et la situation en Algérie n’a fait qu’empirer depuis cette date.

Farid Mnebhi.

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