Après s’être saisi, le 16 mars 2015, du dossier sur l’avortement qui suscitait un vif débat sociétal, le Roi du Maroc vient de rendre sa décision le 15 mai 2015 après avoir pris connaissance des avis de ses Ministre de la Justice et des Affaires Islamiques ainsi que du Président du Conseil National des Droits de l’Homme suite à une Audience qui leur a été accordée le même jour.
Ainsi, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a t-il décidé de la légalisation de l’avortement dans trois cas précis à savoir : le viol ou inceste, graves malformations et maladies foetales incurables et donné ses instructions pour l’élaboration d’un projet de dispositions juridiques pour les inclure dans le code pénal.
A noter que la commission en charge de ce dossier a insisté sur le fait que la libéralisation totale de l’interruption de la grossesse ne pouvait être envisagée au Maroc, à l’exception de quelques cas de force majeure, en raison des souffrances qu’il engendre et de ses répercussions sanitaires, psychologiques et sociales négatives sur la femme, la famille, le fœtus et sur toute la société.
Avec cette décision, le Roi du Maroc vient de trancher sur des sujets sensibles que sont l’avortement clandestin, pratiqué dans des conditions sanitaires catastrophiques, les mères célibataires et les enfants abandonnés.
Le Maroc vient donc de franchir un nouveau pas en faveur de la Femme en légalisant ces nouveaux cas d’avortement ; une décision qui répond aux demandes des modernistes tout en respectant les préceptes de l’Islam sur le sujet.
Jusque là, la loi autorisait l’avortement dans les seuls cas où la santé de la femme était en danger. Pour le reste, elle punit les interruptions volontaires de grossesse (IVG) de peines allant de un à cinq ans de prison ferme.
Farid Mnebhi.