Washington, 15 mars. 2016 (MAP)- La visite officielle de SM le Roi Mohammed VI à la Fédération de Russie est porteuse de retombées géostratégiques majeures pour la communauté internationale, notamment pour ce qui est des efforts nécessaires visant le maintien de la paix, le soutien aux transitions démocratiques et la promotion de la concorde internationale, autant d’éléments essentiels à la consolidation du respect mutuel et des intérêts bien compris des Etats aux plans bilatéral et multilatéral, écrit mardi l’influent magazine américain National Interest.
La visite Royale à Moscou est inscrite dans cette continuité des pré-requis qui fondent les relations internationales du Maroc basées sur le juste équilibre, relève cette analyse signée Ahmed Charai, éditeur et membre du Conseil d’administration de plusieurs think tanks américains, en rappelant la place de choix qu’occupe le Royaume dans le concert des nations en tant que partenaire responsable, écouté et respecté.
« La rencontre au sommet entre le Souverain et le Président Poutine s’inscrit aussi dans la lignée de relations bilatérales qui ne se sont jamais démenties à travers l’histoire, les deux nations ayant maintenu leurs relations même au plus haut de la guerre froide à travers notamment des arrangements politiques au sein de l’Organisation des Nations Unies, une approche qui a eu pour vertus de diffuser l’intensité du fossé idéologique séparant le bloc de l’est et le monde occidental, notamment en Afrique du nord », indique le magazine.
Forte de cette relation privilégiée, la rencontre des deux Chefs d’Etat est à même de se révéler bénéfique pour les intérêts de la sécurité américaine et internationale, estime la publication US, notant qu’il y a trois domaines en particulier dans lesquels la Russie et le Maroc pourraient mettre en oeuvre une vision et une stratégie commune dont la valeur va au-delà de la relation bilatérale, à savoir la crise libyenne, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, ainsi que le développement économique de l’Afrique du Nord et la stabilité de cette région.
Pour ce qui est de l’avenir de la Libye, « un pays déchiré par la guerre civile, une situation exacerbée par le groupe terroriste de l’+état islamique+ et par la proximité de la rive sud de l’Europe », le National Interest fait observer que « la communauté internationale peut bénéficier de la connaissance pointue et de l’expertise de la Russie pour contribuer à trouver une solution à la crise libyenne ».
Et de rappeler, à ce propos, que « le Maroc, qui a accueilli plusieurs rounds des pourparlers politiques inter-libyens sous les auspices de la Mission d’appui de l’ONU en Libye (MANUL), est fermement engagé dans l’avenir de la Libye en tant que médiateur crédible, dans le cadre des efforts de la communauté internationale visant à assister et à réhabiliter ce pays d’Afrique du nord ».
Le deuxième domaine de coopération à grand potentiel pour le Maroc et la Russie, poursuit l’influent magazine US, est la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, en rappelant que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait lancé le programme de formation des imams de plusieurs pays africains, dont pas moins de 500 bénéficiaires maliens, notamment aux préceptes et valeurs authentiques de l’Islam et du juste milieu. Le magazine américain met en exergue, dans ce cadre, l’aura religieuse et le rayonnement politique de Sa Majesté le Roi, Amir Al Mouminine, dans le continent africain et bien au delà.
Le Maroc, note la publication US, peut en troisième lieu encourager la Russie à jouer un plus grand rôle dans le développement économique de l’Afrique du nord, notamment en prenant part à l’essor et au développement économique dans les provinces du sud, qui sont en passe de devenir un véritable hub pour le commerce international et une porte d’entrée privilégiée vers le continent africain. « La Russie est à même de jouer un rôle essentiel dans les efforts visant à capitaliser sur les opportunités économiques en Afrique du nord et partant promouvoir le marché de l’emploi notamment en faveur de la jeunesse », estime l’analyse.
« En tant que partenaire de premier choix pour les pays arabes et les Etats-Unis, le Maroc joue un rôle incontournable dans le rapprochement des vues entre ces deux mondes et peut de ce fait s’acquitter de ce même rôle avec la Fédération de Russie, une option qui est bien entendu la bienvenue dans la conjoncture géostratégique mondiale actuelle », conclut le National Interest. (MAP)