Mohammed VI en visite en Chine pour booster les relations bilatérales

M6-chineSource : Rédaction du HuffPost Maroc. Le roi Mohammed VI s’apprête à se rendre en Chine ce mercredi 11 mai 2016 pour une visite considérée comme une étape cruciale de la nouvelle doctrine marocaine de politique étrangère. Si Pékin est logiquement appelée à devenir un allié stratégique sur le plan diplomatique après le discours de Ryad, l’empire du milieu constitue également un enjeu économique et commercial de premier plan, notamment au niveau de l’ambition africaine du royaume.

Gage de la centralité de cet aspect, une très forte délégation d’affaires a été mobilisée afin de participer au déplacement, ainsi que la majorité des acteurs publics en charge de l’animation économique et commerciale du pays.

L’objectif? Combler le déficit commercial bilatéral et faire du Maroc un « Hub » pour les investissements chinois en Afrique de l’Ouest en renforçant les Investissements directs étrangers (IDE).

Une balance commerciale en fort déséquilibre, mais en mutation profonde

La structure des échanges entre le Maroc et la Chine est caractérisée par un très fort déséquilibre à l’avantage de Pékin, avec une aggravation notable au cours de la dernière décennie pour se porter à près de 3 milliards de dollars US. Toutefois, la structure récente des exportations marocaines en direction de la Chine peut s’avérer surprenante à plus d’un égard. Il y a d’abord lieu de relever sa forte progression en dix ans, passant de 196 millions de dollars en 2004 à plus de 500 millions de dollars en 2014, soit plus du double. Seconde tendance forte: les exportations marocaines se diversifient rapidement.

En effet, le principal poste d’exportations du Maroc en direction de ce pays n’est pas, comme l’on pourrait s’y attendre, constitué de phosphates ou de fertilisants- qui représentaient 11% du total il y a dix ans- mais plutôt de produits technologiques et textiles. Sur les quelque 500 millions de dollars de produits exportés par le Maroc en 2014, plus de 34% étaient constitués de circuits intégrés, de semi-conducteurs et de cartes électroniques. Fait plus étonnant, le textile compte désormais pour près de 11% du total, là où il était à moins de 0,5% il y a dix ans. La raison à cela se situe vraisemblablement au niveau de la progression importante du coût du travail en Chine, qui semble constituer désormais un avantage compétitif pour le royaume dans ce secteur connu pour être « Labour intensive ». Cette tendance avait d’ailleurs été anticipée par le Maroc puisque le Plan d’accélération industrielle dévoilé en 2014 prévoyait de capter une partie des emplois chinois qui devraient être délocalisés en Afrique, que les spécialistes situent autour de 80 millions de personnes sur les dix années à venir.

Des importations chinoises dominées par la technologie et les machines

Sans surprise, la majorité des importations du Maroc de Chine sont dominées par les machines et produits technologiques, qui comptent pour près de 35% du total. A la différence avec la Russie, qui est également un partenaire avec lequel le Maroc souhaite intensifier les échanges, le Maroc importe des légumes de l’empire du milieu (près de 6% du total), ce qui laisse à penser qu’il existe des complémentarités positives en matière d’exportations d’engrais et de fertilisants, bien que la Chine soit elle même productrice de phosphates. De manière générale, les importations en provenance de Chine ont connu une progression encore plus rapide que les exportations, passant de 775 millions de dollars en 2004 à 3,5 milliards de dollars , soit plus du quadruple.

Ceci peut constituer pour le Maroc un facteur d’inquiétude quant à sa capacité à adopter un rythme de progression de ses exportations qui soit en adéquation avec la dynamique impulsée par la chine.

Toutefois, au delà de ces chiffres le véritable enjeu économique et commercial sous-jacent repose sur la capacité du Maroc à convaincre la Chine que le royaume constitue « The place to be » pour l’empire du milieu afin de positionner ses bases arrières de développement en Afrique de l’Ouest. Un premier signe encourageant est apparu il y a deux mois, avec l’installation de Bank of China au sein du Hub Casablanca Finance City. Venant d’un pays qui accorde beaucoup de place aux symboles, l’inauguration en grande pompe à Casablanca de leur siège et la venue du CEO de Bank of China constituent un signe que le Maroc est désormais dans le radar chinois. La visite de Mohammed VI, qui devrait apporter son lot de partenariats entre les deux pays, devra confirmer cette tendance favorable.

Source : Rédaction du HuffPost Maroc

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