Maroc : Le Roi critique le « déficit de gouvernance » de Casablanca

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Le Roi Mohammed VI a prononcé son traditionnel discours d’ouverture de la session parlementaire à Rabat ce vendredi. Une allocution qui confirme le nouveau ton adopté par le souverain, celui d’un diagnostic précis de problématiques de fond.

Le roi Mohammed VI a commencé son discours par la pratique parlementaire au Maroc, regrettant que «nombreux sont ceux qui ne connaissent malheureusement pas l’histoire de nos institutions». Il a adressé de nouveau un message sur le processus de réformes institutionnelles, soulignant que beaucoup « ignorent toute la sagesse et la hauteur de vue qui ont marqué son évolution, dans le cadre d’un processus graduel, conduit avec une volonté forte et souveraine, et nullement subi».

Le roi utilise désormais le «je», plus direct que le «nous» utilisé dans ses précédents discours. Le souverain a été interrompu par des applaudissements à de nombreuses reprises, notamment quand il a appelé à l’adoption du statut de l’opposition parlementaire. Il a appelé l’opposition à la «critique constructive» et à la «présentation de propositions et Le monarque a réitéré ses appels à «garantir une pratique politique saine, fondée sur l’efficacité, la cohérence et la stabilité institutionnelle, et non de transformer l’enceinte du parlement en arène de lutte politicienne».
Au-delà de la thématique du travail législatif qui figure forcément à l’ordre du jour, le discours royal a surtout comporté deux points essentiels sur lesquels le roi a été on ne peut plus clair. Ainsi, après l’éducation, le roi s’est intéressé cette fois à deux problématiques majeures : la ville de Casablanca appelée à devenir un «pôle financier international» et la question du Sahara.

Le roi a introduit ce thème par l’idée de la responsabilisation des élus locaux, passant du général au particulier. «C’est aux Conseils communaux qu’il revient d’assurer la gestion des services de base dont le citoyen a besoin chaque jour. Le gouvernement, quant à lui, se charge d’élaborer les politiques publiques et les plans sectoriels, et de veiller à leur mise en œuvre (…) Le ministre n’est pas responsable de l’approvisionnement en eau et en électricité. Ce n’est pas à lui d’assurer le transport public ou la propreté de la commune, du quartier ou de la ville, pas plus que d’y garantir la qualité des routes et des chaussées.»

Le roi Mohammed VI a par la suite évoqué le cas de la capitale économique, rappelant qu’il a réservé sa première visite à cette ville dont il suit de près les projets de développement. Le roi a énuméré ce dont la ville a besoin (infrastructures de base, bonne gouvernance, cadre juridique approprié…) en précisant «qu’elle ne réunit pas tous ces atouts».
«Mais pourquoi cette ville, qui compte parmi les plus riches du Maroc, ne connaît-elle pas concrètement l’essor auquel aspirent les Casablancaises et les Casablancais, à l’instar de beaucoup d’autres villes ? Est-il raisonnable qu’elle reste à ce point un espace des grandes contradictions, jusqu’à devenir l’un des modèles les plus faibles en matière de gestion territoriale ? ».

Et de résumer le problème majeur du poumon économique du royaume : «un déficit de gouvernance ». Le souverain a ensuite comparé entre le budget de Casablanca trois ou quatre fois supérieur à celui de villes comme Marrakech et Fès, et «les réalisations effectives (qui) sont de loin supérieures à ce qui a été accompli à Casablanca». Le principal point noir est selon le roi Mohammed VI, ce sont les problèmes d’assainissement. Un chiffre pour dire: le taux d’épuration des eaux usées est de 45% seulement, contre 100% pour Fès, Marrakech et, dans un avenir proche, Rabat.

Source : h24info.ma

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