Tanger – La première édition du Blue Africa Summit, qui se tient les 16 et 17 novembre à Tanger, sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, met en lumière les grands atouts maritimes que possède le continent africain.
Organisé par l’Académie du Royaume du Maroc, en partenariat avec le Forum mondial de la mer et la Saison Bleue, ce Sommet vise à identifier les principaux enjeux liés aux mers et océans et à les protéger contre les dangers qui les menacent, ainsi que de renforcer les liens entre les pays voisins et de développer des projets de coopération entre les pays participants, en plus d’encourager les initiatives développementales et économiques des pays voisins, et d’échanger les expériences scientifiques entre les participants.
Ce sommet, auquel participent des leaders politiques, des acteurs de la société civile, des responsables économiques et des experts venus d’Europe, d’Amérique, d’Asie, d’Afrique et des pays arabes, ambitionne d’atteindre des résultats concrets, notamment l’engagement des dirigeants politiques, intellectuels et nationaux à développer les partenariats régionaux, réaliser des études scientifiques, formuler des orientations stratégiques en matière de protection des mers et des océans, et à construire des modèles économiques durables.
S’exprimant à l’ouverture du Sommet, le ministre de l’Equipement et de l’eau, Nizar Baraka, a souligné que cet événement met la lumière sur les défis auxquels fait face le continent africain et son énorme potentiel, notant que l’Union africaine a décrit l’économie bleue comme « le nouvel horizon de la renaissance en Afrique », compte tenu du rôle vital qu’elle peut jouer en matière de lutte contre le changement climatique, de transformation économique, de renforcement de l’innovation et de promotion du développement socio-économique du continent.
Le ministre a, dans ce sens, rappelé que le Maroc est engagé aux niveaux international et africain dans le cadre de nombreux accords portant sur la protection du milieu marin, le renforcement de l’exploitation durable des ressources des océans et de la compréhension des systèmes marins pour soutenir le développement durable.
Il a, à cet égard, fait référence à l’initiative pour le développement de l’économie bleue en Méditerranée (WestMed), l’Initiative de la ceinture bleue « Blue belt initiative (BBI) », la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, et la stratégie de l’Organisation maritime internationale (OMI) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, entre autres.
M. Baraka a relevé que le sommet intervient quelques jours après le Discours royal à l’occasion du 48è anniversaire de la Glorieuse Marche verte, dans lequel SM le Roi a souligné l’orientation stratégique dans laquelle s’est engagé le Maroc pour promouvoir l’économie bleue, tout en accordant une grande importance à la dimension africaine, à travers des initiatives inédites dans le cadre de l’intégration économique entre les pays africains, tout en accordant une importance particulière à la façade atlantique.
Il a, dans ce cadre, évoqué l’initiative Afrique-Atlantique lancée par le Royaume, en vue de développer l’économie bleue, la connectivité maritime et l’énergie, ainsi que de promouvoir le développement durable et la protection du milieu marin.
Pour sa part, le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a indiqué que le domaine maritime africain offre d’énormes opportunités de croissance aux états africains côtiers et non côtiers, puisqu’il constitue un pilier essentiel du développement socio-économique et un moyen d’assurer une économie bleue durable.
M. Lahjomri a ainsi appelé à la nécessité de surmonter les menaces qui pourraient impacter cet espace, comme l’épuisement des ressources halieutiques, les crimes environnementaux, les catastrophes naturelles, le changement climatique, l’urbanisation massive, la montée des eaux, la salinisation des sols et la pollution plastique et industrielle.
Il a souligné que le Maroc croit au projet « Afrique bleue », compte tenu de sa position géographique ouverte sur les façades méditerranéenne et atlantique, mettant en avant l’initiative royale visant à permettre aux pays du Sahel d’accéder à l’océan Atlantique, et l’engagement du Royaume à mettre ses infrastructures routières, portuaires et ferroviaires à la disposition de ces pays.
De son côté, la présidente de la Saison Bleue, Rym Benzina, a souligné que l’Afrique, après s’être longtemps pensée comme « continentale », se révèle aujourd’hui comme une grande puissance océanique, forte de 37 états côtiers, dont 4 archipels, et riche de ses 30.000 km2 de littoral, faisant savoir que la croissance du continent dépend en grande partie des échanges mondiaux de marchandises, dont 90% se font par voie maritime.
Elle a affirmé que ce sommet, dès sa première édition, se fixe comme objectifs d’engager les autorités nationales et locales du continent à développer des actions innovantes, à travers des projets de coopération régionale, construire avec les entrepreneurs africains des modèles économiques et financiers durables et d’encourager les initiatives croisant l’expertise scientifique, l’engagement citoyen et le développement aux fins de la protection des océans.
Quant au président du Forum mondial de la mer, Pascal Lamy, il a noté que ce Sommet est le fruit d’une prise de conscience mondiale croissante quant à l’importance de donner aux océans la place qui est la leur parmi les questions marines et celles liés aux effets du réchauffement climatique et au déclin de la biodiversité, étant donné que le continent africain a récemment rejoint cette orientation mondiale, à travers une série d’initiatives, de sommets et d’accords en la matière.
Au programme de cet événement figurent des tables rondes sous les thèmes « Océan, connaissance et climat », « Protéger nos mers et régénérer nos côtes: combattre la pollution et soutenir la biodiversité marine » et « ?conomie bleue et finance bleue ».